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Nous connaissons tous quelqu’un qui a lutté ou qui lutte contre le cancer.

La Journée mondiale contre le cancer, le 4 février, explore la façon dont les gens – collectivement ou individuellement – peuvent faire leur part pour réduire le fardeau mondial du cancer.

Le cancer est un défi urgent en santé mondiale qui affecte de manière disproportionnée les pays en développement : 60 % de tous les cas de cancer surviennent en Afrique, en Asie et en Amérique centrale et du Sud, et ces régions représentent environ 70 % des décès par cancer dans le monde, selon le Centre international de recherche sur le cancer.

Pour y remédier, Grands Défis Canada, qui est financé par le gouvernement du Canada, s’emploie à appuyer des idées audacieuses ayant un grand impact provenant d’innovateurs de pays à revenu faible ou intermédiaire et du Canada. Nous les encourageons à appliquer l’innovation technique, scientifique, sociale et commerciale pour résoudre les problèmes de santé mondiale, y compris le cancer.

Notre portefeuille d’innovations renferme plusieurs projets axé sur le cancer dans les pays à faibles ressources.

Cancer du sein :

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Le professeur Pistorius avec des bénévoles et du personnel de l’Hôpital national à Abuja, au Nigeria.

Stephen Pistorius utilise des nouveaux dispositifs à semi-conducteurs qui détectent les micro-ondes pour bâtir un système portable peu coûteux de détection précoce du cancer du sein dans différents pays. Dans une étude sur la facilité d’utilisation, près de 100 % des volontaires ont estimé qu’ils utiliseraient le système au moins une fois par an, et 90 % des participants ont estimé qu’ils pouvaient faire fonctionner le système par eux-mêmes. Vous pouvez lire le billet de blogue récent de Stephen Pistorius ici.

Anh Dinh développe un dispositif à faible coût pour détecter le cancer du sein – qui tue plus de femmes que toute autre forme de cancer au Vietnam. L’appareil utilise la technologie à bande ultralarge pour offrir une solution de rechange à la mammographie.

Ophira Ginsburg a développé et testé un nouveau téléphone mobile qui aide les agentes de santé communautaires des régions rurales du Bangladesh à repérer, conseiller et encourager les femmes à se rendre à un centre local de santé mammaire. Le programme a examiné plus de 22 000 femmes pour dépister les cas de cancer du sein, et celles présentant des symptômes de cancer du sein ont été incitées à se rendre à la clinique ou à l’hôpital public local. Vous pouvez lire le billet de blogue récent d’Ophira Ginsburg ici.

Le projet d’Alphonsus Matovu a permis de former des agents de santé de première ligne en Ouganda, lesquels peuvent avoir une connaissance limitée de l’anatomie ou de la pathologie, pour générer des images échographiques permettant le dépistage précoce du cancer du sein.

Cancer du col utérin :

Pamela Njuguna étudie des stratégies de mise en œuvre à l’aide de l’IPAP, une méthode d’auto-prélèvement d’échantillon pour le dépistage du cancer du col de l’utérus qui sera socialement et financièrement acceptable pour les femmes. Le projet de dépistage est mis en œuvre au Kenya, où le cancer du col utérin provoque 1700 décès par an et où seulement 3,2 % des femmes sont examinées pour dépister les cas de cancer du col utérin.

Barry Rosen, également du Kenya, forme des infirmières, qui assument l’essentiel du dépistage du cancer du col de l’utérus, pour qu’elles puissent traiter les femmes ayant des anomalies précancéreuses.

Duane Chung utilise des micro-algues pour produire des vaccins contre le cancer du col utérin au Bangladesh et en Inde. Les vaccins coûtent moins de 1 $CAN par dose.

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Une mère reçoit des soins en Ouganda.

Agnes Nyabigambo utilise la vaccination de routine pour accroître l’accès au dépistage du cancer du col utérin en Ouganda rural. Grâce à une meilleure sensibilisation et au diagnostic précoce, le projet vise à réduire la morbidité et la mortalité attribuable au cancer du col utérin.

Patricia Garcia évalue le rendement et la faisabilité de la mise en œuvre d’un nouveau modèle de dépistage du cancer du col utérin au Pérou. Le projet utilise les femmes de la communauté pour faire de la promotion, et comprend l’utilisation d’écouvillons vaginaux auto-administrés pour la collecte d’échantillons ainsi qu’un nouveau test moléculaire pour détecter le virus du papillome humain (VPH).

Joep van Oosterhout essaie de mettre en place une capacité durable de dépistage et de traitement des maladies non transmissibles, comme le cancer du col utérin, au Malawi. Le projet vise à perturber les systèmes de santé verticaux en utilisant des approches, des systèmes et des technologies qui ont été employées avec succès en réponse au VIH.

Karen Yeates a dirigé le Projet Kilimandjaro de dépistage du cancer du col de l’utérus en Tanzanie. Son équipe a étudié et évalué une méthode efficace et peu coûteuse de dépister le cancer du col de l’utérus en faisant appel à des travailleurs de la santé formés, mais non médecins, munis d’une caméra intégrée à un téléphone mobile avec messagerie texte.

Cancer du foie :

Ahmed El Kaffas développe un système non invasif, à faible coût, de détection précoce et de diagnostic du cancer du foie en Égypte, où les gens sont particulièrement vulnérables à un cancer du foie en raison des niveaux élevés d’hépatite C.

Naranjargal Dashdorj a offert un dépistage innovant au point de traitement et mis en œuvre une campagne de textos (SMS) pour accroître la sensibilisation à l’hépatite virale en Mongolie. L’hépatite virale est une cause majeure de cancer du foie. La Mongolie a le taux le plus élevé d’hépatite virale et de mortalité par cancer du foie dans le monde.

Frank Mallory a lancé un programme intensif d’« école sans douve du foie » dans les écoles des environs du lac Lawa, en Thaïlande, qui comprenait l’examen des selles, le traitement, l’éducation sanitaire, des expositions et des programmes mettant l’accent sur l’infection à la douve du foie et le cancer du foie. La prévalence de l’infection dans 9 écoles était initialement de 9,2 % (1136 enfants) et elle a maintenant été réduite à zéro; les 9 écoles sont désormais certifiées comme étant libres de toute incidence de la douve du foie.

Cancers liés à l’arsenic :

Le Centre International de recherche sur le Cancer (CIRC) a déclaré que l’arsenic présent dans l’eau de consommation est cancérogène pour les humains et peut provoquer le cancer de la peau, de la vessie et du poumon. Grands Défis Canada finance neuf projets liés à l’arsenic, dont les trois suivants.

Rivière contaminée par des colorants et des produits chimiques provenant des usines des environs de Gazipur

Alyssa Relstab déploie de nouvelles unités de filtration au Bangladesh par l’intermédiaire de villageois franchisés. Les unités qui requièrent peu d’entretien ne nécessitent ni courant ni produits chimiques. Vous pouvez lire un récent billet de blogue sur ce projet ici.

Scott Tsai dirige un projet qui vise à créer un dispositif de laboratoire sur puce pour effectuer des tests peu coûteux et précis dans les puits au Bangladesh. Plus de 35 millions de personnes vivant dans les villages du Bangladesh boivent de l’eau de puits contaminée par des quantités toxiques d’arsenic, parce que la surveillance des puits est difficile.

Le projet d’Aman Ullah au Pakistan visait à éliminer l’arsenic de l’eau potable contaminée à l’aide de filtres réutilisables, biodégradables et ayant un bon ratio coût-efficacité, faits à partir de plumes de volaille.

Autres projets liés au cancer :

Dan Hosseinzadeh vise à réduire le fardeau du cancer au Nigeria grâce à la formation et à des outils de diagnostic numériques. La pathologie numérique est une approche peu coûteuse qui rationalise le recours à l’aide d’experts étrangers en supprimant les barrières géographiques.

Le projet novateur de Huyen Dao au Vietnam vise à créer un programme d’intervention pour éliminer complètement la fumée dans les restaurants et les bars, en encourageant ces établissements à adopter une interdiction totale de fumer, une première au Vietnam. Les résultats montrent que le projet a réussi à susciter une sensibilisation à la fumée secondaire, un cancérigène humain connu.

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Un bar sans fumée au Vietnam

Hoang-Thanh Le visait à mettre au point un vaccin intranasal pour la nicotine. La dépendance à la nicotine fait en sorte qu’il est difficile d’arrêter de fumer, une habitude clairement reliée au cancer et aux maladies cardiovasculaires.

Jamilla Rajab vise à souligner l’importance des cancers liés au VIH auprès de divers intervenants au Kenya par la création d’un référentiel unique d’informations sur les cancers communs, en particulier ceux qui sont liés au VIH.

Helen Dimaras visait à améliorer les remèdes contre le cancer au Kenya en facilitant une évaluation pathologique, précise et en temps opportun de l’étendue de l’invasion tumorale.

Khan Wahid visait à développer un système endoscopique portable peu coûteux pour détecter les maladies gastro-intestinales qui mènent au cancer colorectal au Bangladesh et en Inde.

Lors de la Journée mondiale contre le cancer, nous suscitons la sensibilisation au cancer et nous sommes honorés de travailler avec tant d’innovateurs qui s’efforcent de contribuer à la prévention, à la détection et au traitement du cancer par leurs idées audacieuses.


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