THRIVEGulu dance therapy

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Pleins feux sur la Journée mondiale de la santé mentale : des innovations porteuses d’espoir pour les communautés en crise

Les situations d’urgence telles que les conflits armés, les déplacements et les catastrophes naturelles engendrent de profondes répercussions sur la santé mentale. Des familles sont déracinées, les services essentiels sont perturbés et les jeunes, plus particulièrement, sont confrontés à un stress et à des traumatismes énormes. Selon l’OMS, presque toutes les personnes touchées par des situations d’urgence éprouvent de la détresse psychologique, tandis qu’une personne sur cinq ayant vécu une guerre ou un conflit au cours de la dernière décennie développe un trouble de santé mentale tel que la dépression, l’anxiété ou le syndrome de stress post-traumatique.

En cette Journée mondiale de la santé mentale sous le thème « Accès aux services – La santé mentale en situations d’urgence et lors de catastrophes », nous mettons en lumière trois organisations soutenues par Grands Défis Canada (avec le soutien du Gouvernement du Canada et du National Institute of Health and Care Research du Royaume-Uni) qui travaillent en première ligne lors des situations de crise.

Par la création d’espaces sécuritaires, la mise à profit des arts et de la culture et l’introduction de nouveaux outils numériques pour renforcer la résilience en temps de crises, ces innovateur.rice.s redonnent espoir et procurent un apaisement aux jeunes en Palestine, en Ouganda, au Liban et en Jordanie. Les trois organisations ci-dessous montrent que l’intégration de mesures de soutien psychosocial et de santé mentale lors d’interventions d’urgence permet non seulement de sauver des vies, mais contribue également à bâtir de futures communautés plus fortes et plus saines.

Tamer Institute for Community Education : les arts au service de la guérison en Palestine

Les enfants de Gaza sont victimes de l’une des crises humanitaires les plus critiques au monde. Depuis près de deux ans maintenant, ils sont confrontés aux bombardements, à la faim et aux déplacements. Des milliers d’entres-eux ont été tués, tandis que beaucoup d’autres doivent vivre avec des blessures graves, des traumatismes et souffrent de malnutrition. Depuis le 7 octobre 2023, plus de 64 000 Palestiniens ont été tués et plus de 160 000 ont été blessés. Selon l’OCHA, près de la moitié de ces victimes sont des femmes et des enfants.

L’International rescue comittee fait état d’une augmentation de 48 % des cas de protection de l’enfance, notamment des cas de violence et de négligence. Le système d’éducation s’est également effondré. En effet, selon l’UNICEF, 658 000 enfants sont déscolarisés et près de 90 % des écoles ont été endommagées ou détruites.

Grâce au financement d’amorçage initial de Grands Défis Canada (GDC), le Tamer Institute for Community Education a pu mettre sur pied le premier réseau communautaire de services d’intervention d’urgence en santé mentale (MHER) en Palestine. 

Tamer Institute for Community Education – Activités pour enfants à Dar lbaleh

Au cours de la phase pilote du projet, sept centres d’intervention d’urgence ont été mis en place à Gaza et en Cisjordanie, ce qui a permis à plus de 3 000 enfants et jeunes de recevoir du soutien et de former plus de 150 intervenants communautaires.


Maintenant, grâce au financement de la transition vers l’échelle de GDC, Tamer s’efforce d’élargir la portée de son programme de guérison par l’art-thérapie. Par le biais des bibliothèques et des organismes communautaires, Tamer forme, au sein des communautés, des étudiants universitaires et des bibliothécaires afin de leur permettre d’offrir un soutien psychologique d’urgence et d’organiser des activités psychosociales axées sur les arts pour les enfants et leurs aidants. 

Tamer Institute for Community Education – Camps d’été pour enfants à Naplouse

Au moyen de récits, de musique, de marionnettes, d’écriture créative et de jeux, les jeunes sont amenés à exprimer leurs émotions, à partager leurs expériences et à amorcer un processus de guérison. Par exemple, durant une activité, les enfants sont invités à libérer des cerfs-volants portant des messages d’espoir pour les enfants de Gaza.

Co-conçu en collaboration avec des jeunes, le programme novateur de Tamer permet de fournir aux animateurs des livres, des jeux et des manuels leur permettant d’organiser des activités adaptées à la culture locale. Avec la création d’espaces sécuritaires et familiers qui favorisent l’expression et la guérison, Tamer aide les enfants et les familles palestiniennes à trouver la force de surmonter des épreuves inimaginables.

THRIVEGulu : Thérapie par la danse pour les réfugiés en Ouganda

Dans le camp de réfugiés de Palabek, au nord de l’Ouganda, plus de 88 000 réfugiés, principalement des femmes et des enfants originaires du Soudan du Sud, reconstruisent leur vie après avoir fui le conflit dévastateur qui touche leur pays depuis décembre 2013.

La crise au Soudan du Sud a forcé le déplacement de plus de 4 millions de Soudanais du Sud et a fait des milliers de morts. Selon le HCR, la majorité des personnes contraintes de fuir sont des femmes et des enfants. Parmi eux, de nombreux jeunes en quête de sécurité ont dû s’échapper seuls après avoir perdu leurs deux parents.

Les déplacements laissent de profondes cicatrices psychologiques. Les réfugiés en Ouganda sont dix fois plus susceptibles de souffrir de dépression que les Ougandais natifs, alors que l’accès aux soins psychosociaux est très limité.

THRIVEGulu – Des séances de danse ont lieu dans le camp de réfugiés de Palabek, au nord de l’Ouganda.

Grâce au financement d’amorçage de GDC, THRIVEGulu, un centre de rétablissement pour les victimes de traumatismes dirigé par des femmes, relève ce défi avec son approche novatrice « Dance + Therapy (D+T) ». Co-conçu et mis en œuvre par les communautés déplacées elles-mêmes, le programme combine la thérapie avec le mouvement et la danse pour aider les réfugiés à traiter leurs traumatismes, à renforcer leur résilience et à renforcer leurs liens avec la communauté.

Des membres de la communauté formés au modèle D+T animent des séances de groupe au cours desquelles les survivants utilisent la danse pour évacuer leurs tensions, s’exprimer et retrouver la joie de vivre. Lorsque les membres de la communauté voient leurs pairs discuter ouvertement de santé mentale et démontrer qu’un rétablissement est possible, la stigmatisation diminue et la confiance envers les services de santé mentale est renforcée.

L’approche s’est avérée transformatrice : en sensibilisant et en favorisant le rétablissement collectif, elle soutient non seulement la guérison des traumatismes, mais fait également place à un espace de discussion permettant à la communauté d’aborder le sujet de la santé mentale. En permettant aux réfugiés d’agir en tant que leaders et en tant que guérisseurs, THRIVEGulu renforce la dignité et la résilience de l’intérieur. 

Fondation SAMS : aider les adolescents syriens à se reconstruire par le jeu au Liban et en Jordanie

Le Liban accueille 1,5 million de réfugiés syriens, soit le nombre le plus élevé au monde par habitant. Quatorze années de crise ininterrompues ont fait des ravages chez les jeunes syriens, dont la plupart ont subi de la violence, ont perdu des êtres chers et ont dû fuir le pays. Selon le HCR, près de la moitié des réfugiés syriens (47 %) dans la région ont moins de 18 ans et plus d’un tiers d’entre eux n’ont pas accès à l’éducation.

Conjugué à de graves difficultés économiques (neuf ménages de réfugiés sur dix vivent dans une extrême pauvreté), au risque accru pour les jeunes d’être victimes du travail des enfants et aux conflits qui continuent de faire rage dans la région, le bilan concernant la santé mentale des enfants et des adolescents est stupéfiant. Au Liban, un jeune sur trois souffre d’au moins un trouble de santé mentale. Pourtant, moins de 5 % d’entre eux ont reçu de l’aide professionnelle.

SAMS – Activités de soutien psychosocial pour les enfants à Amman, en Jordanie.

La Syrian American Medical Society (SAMS) Foundation s’attaque à cette crise avec le programme Helping Hand, un programme d’apprentissage mixte qui utilise le jeu numérique et des séances de groupe dirigées par des pairs pour renforcer la résilience et réduire l’anxiété et la dépression chez les adolescents.

Lors des séances hebdomadaires, les adolescents (12 à 17 ans) sont amenés à jouer à travers 10 scénarios réalistes, lesquels permettent d’enseigner des stratégies d’adaptation fondées sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). À travers le jeu, les joueurs sont encouragés à prendre des décisions positives, à parler ouvertement de leurs sentiments et à demander de l’aide en cas de besoin. Le tout guidé par des animateurs formés qui encouragent la discussion et le soutien entre pairs.

À présent, grâce au financement de la transition vers l’échelle de GDC et à l’approbation récente de la Clinton Global Initiative, la SAMS élargit la portée du programme Helping Hand afin d’atteindre encore plus de jeunes dans les communautés touchées par les conflits, pour leur donner de l’espoir, leur offrir la chance de se reconstruire et leur enseigner des compétences essentielles pour l’avenir.

SAMS – Activités de soutien psychosocial pour les enfants à Amman, en Jordanie.