Chef(s) de projet: Agnes Nyabigambo
Problème
Le cancer du col utérin (CCU), le troisième cancer le plus fréquent chez les femmes, provoque plus de 270 000 décès dans le monde chaque année. En Ouganda, le CCU est le cancer le plus fréquent chez les femmes, avec une incidence de 47,5 / 100,000, l’un des taux les plus élevés dans le monde.
Le CCU est évitable par la prévention primaire en utilisant le vaccin du virus du papillome humain (VPH) ou la prévention secondaire par le dépistage, la détection précoce et le traitement des lésions précancéreuses avant qu’elles ne se transforment en cancer invasif.
L’examen visuel du col à l’aide d’acide acétique (EVA) est très efficace comme outil de dépistage primaire et il est abordable, mais des études ont démontré que les connaissances limitées sur le CCU, la pauvreté et l’opposition des travailleurs de la santé sont des obstacles potentiels au succès des programmes de dépistage.
Solution
Nous avons élaboré et soumis à un essai pilote une méthode de dépistage novatrice, dans le cadre de laquelle les mères qui viennent régulièrement faire vacciner leurs enfants sont soumises également à un test de dépistage du cancer du col utérin (CCU). Nous utilisons une technique simple, rapide et peu coûteuse qui ne requiert qu’une inspection visuelle des lésions causées par le CCU sur la paroi du col de l’utérus après application d’une solution de 5 % d’acide acétique par une infirmière qualifiée. Ce projet pilote a été conçu pour évaluer l’acceptabilité et la performance du dépistage du cancer du col utérin (CCU) au moyen d’une inspection visuelle avec VIA effectué par une infirmière dans une clinique de vaccination des enfants d’une région rurale de l’Ouganda.
Au total, 777 femmes ont été examinées pour le cancer du col utérin et le principal résultat qui en est ressorti a été l’acceptation du test VIA.
Des échantillons ont également été prélevés pour effectuer des tests de frottis Papanicolaou (Pap) parmi les femmes d’un sous-groupe et les résultats de ces tests ont été utilisés comme standard pour évaluer la performance du test VIA.
Résultat
Les résultats de l’étude ont montré que le dépistage du cancer du col utérin est très acceptable et pourrait éventuellement être déployé à plus grande échelle dans les cliniques de vaccination en Ouganda.
Au cours de la période de l’étude, 777 femmes ont été examinées pour le cancer du col utérin. Parmi celles-ci, 593 ont été examinées avec la méthode VIA seulement, 79 femmes avec la méthode du test de Pap seulement et 105 femmes avec les deux méthodes simultanément.
Au total, 18 femmes examinées avec la méthode VIA ont reçu un diagnostic positif et ont été envoyées à l’Institut du cancer de l’Ouganda, à l’Hôpital Mulago de Kampala, alors que 105 des femmes examinées avec la méthode VIA ont été diagnostiqués pour d’autres infections sexuelles et ont été confiées au service de consultation externe du Centre de santé Luweero HCIV pour y être traitées.
Les tests de frottis de Pap ont montré des cellules anormales dans 59 cas.
En plus de fournir des soins médicaux directs, les activités entreprises dans le cadre de l’étude ont permis d’éviter des cas de morbidité et, possiblement, de mortalité.
L’équipe de l’étude présentera une demande de déploiement à l’échelle du projet et elle a déjà identifié, sans les avoir encore approchées, des organisations de financement de la recherche établies, comme les National Institutes of Health des États-Unis et le Bureau national de l’OMS en Ouganda, qui semblent intéressées par ces travaux.
Les activités menées dans le cadre de l’étude ont été présentées lors de conférences.