Chef(s) de projet: Abdoulaye Diabate
Problème
Entre 2000 et 2015, les taux d’incidence du paludisme ont chuté de 37 % au niveau mondial, et de 42 % en Afrique, mais il y a eu quelque 214 millions de nouveaux cas de paludisme en 2015.
La résistance aux pyréthroïdes – la seule classe d’insecticide approuvé pour le traitement des moustiquaires – a émergé chez les moustiques anophèles.
La résistance à d’autres insecticides homologués pour la santé publique, tels que les organophosphates, les carbamates et, en particulier les organochlorés, a également été signalée dans le principal vecteur du paludisme, Anophèles gambiae.
Aucun nouvel insecticide n’a atteint le marché de la santé publique en plus de 20 ans et il est nécessaire de développer des outils supplémentaires efficaces de lutte contre le paludisme qui soient faciles à mettre en application dans la communauté.
Solution
Mis en œuvre au Burkina Faso, ce projet a permis de développer un prototype de dispositif pour filtrer et piéger les moustiques à l’intérieur.
Le piège Lehman ne nécessite pas d’insecticide ou d’appât, mais capture efficacement les moustiques et les tue.
Un entonnoir avec une structure métallique est inséré dans la partie supérieure du piège de manière à ce que les moustiques approchant de la fenêtre d’une maison passent d’abord par la grande ouverture de l’entonnoir puis entrent dans le piège en passant par la petite ouverture. La façon dont l’entonnoir est inséré dans la cage permet aux moustiques de pénétrer facilement, mais les empêche de fuir.
L’équipe du projet a travaillé avec un fabricant de fenêtres local afin d’améliorer la conception des pièges existants pour qu’ils conviennent aux maisons, et elle a mis au point six prototypes et testé quatre d’entre eux dans deux contextes écologiques (densité vectorielle haute ou basse).
Le prototype le plus prometteur a été retenu et déployé dans le cadre d’une étude cas-témoins menée dans deux villages (un village d’intervention et un village témoin).
Au total, huit maisons du village témoin ont été sélectionnées pour y installer des pièges à fenêtres et évaluer leur rendement par rapport à ceux du village d’intervention.
La densité des moustiques a été mesurée mensuellement pendant quatre mois.
Résultat
Dans les maisons individuelles, le piège de Lehmann a été très performant à la fois dans le village d’intervention et le village témoin, puisque la densité des moustiques dans les maisons équipées de pièges a diminué de 78 à 96 % sur l’ensemble de la période d’étude, soit 4 mois.
L’évaluation de l’impact du piège sur la densité du vecteur au niveau de la communauté a montré une réduction de 68 % en août et de 55,5 % en octobre, mais il n’y a pas eu de réduction en septembre.
Les données qualitatives et quantitatives ont montré un bon niveau d’acceptation du piège Lehmann parmi les personnes interrogées.
Environ 98 % des répondants ont affirmé avoir dormi paisiblement depuis que les pièges ont été installés et 98,91 % des répondants croient que le piège va contribuer à réduire les maladies dans la région.
Les prochaines étapes pour l’équipe du projet seront de promouvoir le piège, d’élaborer un plan d’affaires pour celui-ci et de convaincre des entrepreneurs locaux d’y investir.