Chef(s) de projet: Sheree Pagsuyoin
Problème
La province du Nord Samar aux Philippines a un problème d’accès à l’eau potable.
Cette province ne dispose pas d’infrastructures de traitement de l’eau et seulement 2 de ses 47 villages ont des sources d’eau potable.
Pendant les inondations, ses centres d’évacuation sont incapables de fournir aux résidents cherchant de l’aide un approvisionnement suffisant en eau.
Solution
Le projet visait à améliorer l’accès à l’eau potable, à réduire l’incidence des maladies d’origine hydrique, et à sensibiliser le public à la santé et à l’hygiène en construisant un système de biofiltration modulaire peu coûteux au point d’utilisation pour assurer un approvisionnement en eau potable pendant toute l’année aux résidents.
Les modules de biofiltration sont destinés à être utilisés dans les ménages et les centres d’évacuation.
Le potentiel de commercialisation a été évalué par une étude de faisabilité de mise en marché auprès de 91 répondants de zones rurales des Philippines.
Des ateliers sur l’eau et la santé ont été présentés à plus de 100 participants pour faire en sorte que la communauté s’approprie le projet et pour favoriser de bons résultats à long terme.
Les résultats des échantillons de référence ont révélé que les sources d’eau de la municipalité de Mulanay sont non seulement limitées, mais aussi gravement contaminées par des niveaux élevés de E. coli et de bactéries coliformes.
La pratique de l’achat d’eau embouteillée est répandue malgré le taux élevé de pauvreté dans la municipalité (80 % des gens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’étude de marché).
Résultat
Les résultats préliminaires en laboratoire ont montré que le biofiltre à base de moringa est capable d’inactiver E. coli dans l’eau et d’éliminer la turbidité.
De plus, son rendement est supérieur à celui d’autres matières filtrantes courantes, telles que le sable et le charbon activé.
Lors de l’essai sur le terrain à Mulanay dans un certain nombre de ménages, l’équipe a observé systématiquement des niveaux élevés de coliformes dans les sources d’eau de consommation, que le biofiltre de moringa n’avait pas pu supprimer complètement.
L’équipe est d’avis que cela est attribuable à une combinaison de plusieurs facteurs, y compris la contamination très élevée de l’eau de source, une mauvaise manipulation des filtres au niveau des ménages et, peut-être, la capacité éventuellement inférieure du moringa lors d’une contamination microbienne systématiquement excessive en présence d’autres contaminants (p. ex. une dureté très élevée de l’eau).
L’équipe a développé un site web qui fournit des informations sur le projet en termes simples et a produit du matériel promotionnel sur vidéo et par écrit. Elle a aussi publié des articles de recherché dans Environment Systems and Decisions, Clean Technologies and Environment Policy et deux articles dans Systems and Information Engineering Design Symposium (SIEDS) en avril et juin 2015.
L’équipe envisage de présenter une demande de financement de déploiement à l’échelle de la phase II pour réaliser ce qui suit :
· améliorer la conception et la robustesse du biofiltre en explorant l’utilisation d’antimicrobiens plus puissants ayant un faible impact perçu sur l’environnement (p. ex. le chitosan et des nanoparticules d’argent) et en changeant la structure du matériau absorbant (billes en céramique et cosses de riz au lieu de la cendre de cosses de riz ordinaire);
· étendre l’application du biofiltre au traitement de l’eau (p. ex. nanomenbrane fonctionnelle à base de moringa);
· effectuer des essais pilotes avec des biofiltres à haut débit;
· explorer la commercialisation des technologies.
Elle a identifié le ministère du Commerce et de l’Industrie et le ministère des Sciences et de la Technologie des Philippines comme partenaires et sources de fonds potentielles.