Chef(s) de projet: Amelia Kyambadde
Problème
La mortalité maternelle reste un problème majeur en Ouganda, où beaucoup de femmes meurent encore pendant et après l’accouchement d’une hémorragie sévère, d’une infection ou de dystocie.
Comme dans d’autres communautés marginalisées et impuissantes, les femmes enceintes des zones rurales en Ouganda ont manqué de visibilité et d’une voix significative pour explorer les moyens de faire face à leur taux élevé de mortalité.
Solution
L’objectif du projet, appelé Maama Ne Maama (MNM), était de réduire les décès maternels en permettant aux femmes enceintes d’enregistrer leurs expériences au moment de recevoir des soins de santé, et d’offrir une plateforme pour partager leurs puissants récits avec d’autres femmes et avec des décideurs.
L’approche repose sur des recherches précédentes montrant que si les données sont essentielles pour la présentation de faits scientifiques, les récits individuels sont plus efficaces pour changer la façon dont les gens prennent des décisions et susciter une action sociale.
Cette approche place les femmes ougandaises rurales en contrôle de leur propre narration et leur donne la possibilité de parler de leurs expériences de la prestation des soins de santé.
L’histoire de chaque Maama est une ressource numérique puissante qui peut être facilement partagée d’une personne à l’autre ou largement diffusée par les équipes de santé communautaires, le personnel du centre de santé et les intervenants afin de déclencher des réactions émotionnelles qui changent la façon dont les femmes enceintes, les décideurs et le public comprennent les problèmes, perçoivent les risques et prennent des décisions.
Onze histoires de Maama – de courtes vidéos de mères discutant de leurs expériences de la grossesse et de l’accouchement – ont été produites.
Les vidéos sont disponibles dans les centres de santé locaux, où elles sont présentées sur les téléviseurs dans les salles d’attente. Elles sont également mises à la disposition du public sur youtube.com/MaamaNeMaama, ainsi que sur le site Web maamanemaama.org. En outre, les vidéos sont projetées directement dans les communautés, où elles donnent lieu à des festivals de santé maternelle.
Résultat
Une évaluation par cas des attitudes avec groupe témoin impliquant près de 200 mères à Mpigi, en Ouganda, a montré que les mères – par le biais des médias de masse – sont des messagères viables et recherchées pour véhiculer de l’information sur les soins prénatals par rapport à la pratique souhaitée, mais moins facilement déployée, des visites en personne par un/e professionnel/le de la santé.
Cette constatation appuie l’hypothèse qu’en parlant aux cœurs avec des récits puissants, personnels et auxquels on peut s’identifier – racontés par des mères par le biais des médias populaires existants – est une méthode de communication plus efficace, rentable, recherchée et susceptible d’être déployés à grande échelle que les moyens actuels de transmission des messages de santé – séances d’information en groupe dirigées par le personnel du centre de santé, déjà surchargé, des éducateurs étrangers, ou des affiches périmées collées aux murs.
La présente étude ne visait pas à évaluer la mesure dans laquelle les vidéos de récits de Maama étaient efficaces pour réduire la mortalité maternelle parce que cela aurait nécessité un processus d’évaluation beaucoup plus long et plus complexe.
Des renseignements sur le projet ont été diffusés à des conférences, et 83 309 $ en financement a été reçu d’un donateur inconnu.
Les vidéos et les documents produits au cours du projet continueront d’être utilisés par les travailleurs de la santé pour sensibiliser le public à l’accouchement sans danger et aux soins prénatals.
La première étape pour le déploiement du projet serait d’élaborer un plan pour identifier les mères, en recueillant des images sur vidéo, en éditant ces vidéos et en les diffusant dans les communautés.