Chef(s) de projet: Gavin Armstrong
Au Cambodge, six femmes sur 10 sont anémiques en raison d’une carence en fer dans leur alimentation, ce qui provoque des accouchements prématurés, des hémorragies pendant l’accouchement et des retards de développement du cerveau de leurs bébés. Provenant habituellement de la viande rouge ou d’autres aliments riches en fer, un petit morceau de fer ajouté à l’eau de la marmite peut libérer un supplément de fer qui sauvera des vies. Mais les tentatives pour convaincre les mères de le faire ont échoué. Lors d’une mission d’étude en 2008 au Cambodge, un chercheur de l’Université de Guelph, Chris Charles, a pensé à créer un morceau de fer ayant la forme d’un poisson des rivières locales que les gens croient porteur de chance et de bonne fortune. Son idée simple a réussi au-delà de toute attente. Les femmes ont volontiers placé le poisson de fer chanceux dans leurs chaudrons et, dans les mois qui ont suivi, l’anémie dans le village a chuté dramatiquement. Le poisson de fer chanceux est assez petit pour être facilement agité mais assez grand pour fournir environ 75 % des besoins quotidiens en fer.
« Les résultats sont étonnants », explique le Dr Alastair Summerlee, président de l’Université de Guelph et président du conseil d’administration de Lucky Iron Fish. « Les premiers résultats montrent une baisse considérable de l’anémie, et les femmes du village disent qu’elles se sentent bien, ne connaissent pas d’étourdissements et ont moins de maux de tête. Le poisson de fer est incroyablement puissant. » De petites entreprises partout au Cambodge vont produire et distribuer le poisson avec des mesures de contrôle de la qualité mises en place. D’une longueur d’environ 7,5 cm (3 pouces) et fabriqué à partir de matériaux recyclés à un coût d’environ 5 $ chacun, le poisson de fer procure des avantages sur le plan de la santé pendant environ trois ans.
« Notre objectif est de produire 10 000 poissons de fer chanceux cette année et 50 000 l’an prochain », explique Gavin Armstrong, président et chef de la direction de Lucky Iron Fish.
« Le président américain Herbert Hoover avait fait la célèbre promesse à ses électeurs « d’un poulet dans chaque pot ». Nous n’avons pas de poulet à offrir, mais nous espérons qu’un jour un poisson de fer chanceux se retrouvera dans chaque marmite dans les villages cambodgiens, sauvant et améliorant des vies grâce à un apport enrichi de fer dans les aliments et les boissons ». Déployer le projet à grande échelle offre d’importants avantages potentiels pour la santé de nombreuses femmes au Cambodge, avec d’autres marchés potentiels ailleurs dans le monde. Le prêt de 500 000 $ de Grands Défis Canada à Lucky Iron Fish s’inscrit dans une enveloppe de financement de transition à l’échelle totalisant 860 000 $, et contribue à hausser les engagements antérieurs en capital des autres investisseurs, soit Innovation Guelph et l’Université de Guelph.