Chef(s) de projet: Julie Shaw
Problème
La prévalence accrue du diabète et de l’hypertension dans le monde en développement a entraîné une augmentation de l’incidence de la maladie rénale qui, si elle n’est pas traitée, peut évoluer vers le stade de l’insuffisance rénale terminale (IRT) nécessitant la dialyse, ce qui est coûteuse et non facilement disponible.
Plusieurs organisations internationales ont recommandé de recourir à des rapports périodiques sur le débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) afin de surveiller la fonction rénale, mais cela nécessite des mesures normalisées de la créatinine.
Solution
Réalisé au Guyana, le projet a consisté à évaluer la précision et l’exactitude des mesures de la créatinine faites en laboratoire et à comprendre l’impact de l’utilisation des méthodes de mesure de la créatinine sur la classification des patients en fonction du débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe).
Au total, seize laboratoires du Guyana ont été étudiés, y compris six laboratoires de cliniques publiques et dix laboratoires de cliniques privées.
L’équipe du projet a évalué le degré d’inexactitude des mesures de la créatinine, l’impact d’une intervention pour améliorer la normalisation des résultats des tests et les avantages qui en découleraient selon les commentaires des laboratoires, des médecins et du public. Du matériel éducatif destiné à sensibiliser le public sur les maladies rénales chroniques et les stratégies de prévention a été élaboré et remis aux laboratoires et aux médecins en vue d’être diffusé auprès du public.
Des données ont été produites sur l’application des méthodes de mesure de la créatinine au Guyana. L’impact potentiel de la normalisation de la méthode de mesure de la créatinine a été démontré en comparant l’incidence de la maladie rénale dans ce pays selon le DFGe, calculé à l’aide des mesures actuelles de la créatinine corrigées pour supprimer les erreurs de mesure.
Résultat
L’utilisation de méthodes imprécises et biaisées pour mesurer les niveaux de créatinine a été observée dans les laboratoires participants, ce qui est susceptible d’avoir une incidence sur l’utilisation du débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) pour la prise en charge clinique.
Les calculs du DFGe basés sur les méthodes actuellement employées au Guyana conduiraient à la classification erronée d’environ 50 000 Guyaniens dans le groupe des personnes atteintes d’une maladie rénale de stage 3 et nécessitant un traitement.
La plupart des laboratoires du Guyana utilisent des systèmes de tests ouverts hétérogènes pour mesurer la créatinine, et la majorité des laboratoires participant à l’étude ont montré une imprécision qui dépasse de loin ce qui est considéré comme acceptable pour la créatinine.
Les méthodes de mesure de la créatinine employées au Guyana présentent généralement un biais positif par rapport aux mesures effectuées selon la méthode de référence internationale (IDMS).
Une formation spécialisée sur les stratégies permettant d’améliorer le rendement de cette méthode est requise.
Une source commune de « vérité » sous la forme d’une méthode de mesure commune de la créatinine dans les laboratoires guyanais contribuerait à réduire les écarts observés dans les tests.
Les résultats de cette étude ont été présentés à des réunions et sur une affiche présentée à la Conférence mondiale de l’International Federation of Clinical Chemistry and Laboratory Medicine, à Istanbul, en Turquie. Des manuscrits décrivant le projet sont en cours de préparation en vue d’une éventuelle publication.