Chef(s) de projet: Damalie Nakanjako
Problème
Des travaux antérieurs ont montré que l’activation immunitaire persistante durant une infection chronique au VIH était associée à une récupération sous-optimale des CD4 et de mauvais résultats de traitement, tels que la mortalité et la morbidité post-HAART dues à des maladies non liées au sida.
L’utilisation de médicaments immunomodulateurs comme adjuvants au traitement antirétroviral hautement actif (HAART) pourrait éventuellement maximiser les avantages du traitement contre le VIH.
Cependant, il est nécessaire de tester leur efficacité chez les patients recevant la thérapie HAART.
Solution
Le projet consistait en une étude croisée randomisée, contrôlée à l’aide d’un placebo, pour déterminer l’effet de l’atorvastatine sur la réduction de l’activation immunitaire, lorsqu’administrée comme traitement adjuvant à des adultes recevant la thérapie HAART avec récupération immunitaire sous-optimale malgré une suppression virale soutenue.
L’atorvastatine est un médicament homologué par la FDA largement utilisé pour les dyslipidémies, mais avec des propriétés d’activation anti-immunitaire.
Résultat
Les résultats ont démontré que les propriétés d’activation anti-immunitaire de la thérapie adjuvante à l’atorvastatine administrée aux patients atteints du VIH qui reçoivent le traitement HAART pourraient potentiellement améliorer la récupération immunitaire et les résultats des traitements. L’atorvastatine régule à la baisse les gènes inflammatoires parmi les patients sous traitement HAART.
Le traitement HAART additionné de 80mg d’atorvastatine par jour pendant 12 semaines a entraîné une réduction de plus de 28 % de l’activation des lymphocytes CD4 T par rapport au traitement HAART avec placebo – une différence statistiquement significative.
Cependant, comme la période d’étude a été limitée à 12 semaines de suivi, cela n’a pas été suffisant pour mesurer l’effet de l’atorvastatine sur les résultats cliniques. Des essais plus importants sur l’atorvastatine parmi les personnes sous traitement HAART sont requis.
La prochaine étape du projet est de faire un essai d’escalade de dose pour déterminer le dosage optimal de l’atorvastatine lorsqu’administrée comme traitement adjuvant à long terme à la thérapie antirétrovirale.
Les résultats de ces travaux ont été diffusés lors de diverses conférences locales et internationales, y compris CROI 2015 and 2016, et publiés dans Tropical Medicine & International Health.