Chef(s) de projet: Tesfalem Teshome
Problème
Depuis le début de la pandémie de VIH, 3,4 millions d’enfants ont été infectés et la majorité de ces enfants vivent en Afrique subsaharienne.
En raison du risque de transmission du VIH par le lait maternel, l’allaitement artificiel est recommandé aux mères infectées au VIH, mais cette recommandation peut s’avérer difficile à suivre dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire, y compris l’Éthiopie.
Solution
Une étude expérimentale prospective, non randomisée a été menée en Éthiopie pour évaluer l’efficacité du traitement thermique éclair du lait maternel.
Sur les sites du projet, des femmes enceintes infectées au VIH ont été recrutées et assignées soit à un groupe de traitement thermique éclair soit à un groupe d’allaitement régulier, en fonction du choix de la méthode d’alimentation de leur nourrisson.
Le groupe de traitement thermique a reçu tout le matériel nécessaire pour appliquer la méthode.
Des infirmières participant à la recherche ont fait des visites à domicile pour surveiller l’observance du protocole par les participantes à l’étude, et les nourrissons ont également fait l’objet d’un suivi clinique régulier. Pour le volet qualitatif de l’étude, on a procédé à des discussions de groupe et à des entrevues avec des informateurs clés pour explorer les questions liées à l’acceptabilité et à la faisabilité de la méthode.
Résultat
Sur la base de six mois de résultats des tests PCR en laboratoire, le traitement thermique éclair du lait maternel réduit le risque de transmission verticale du VIH.
En outre, l’état nutritionnel des nourrissons ayant reçu du lait soumis au traitement thermique éclair se situait dans la marge normale standard, telle que mesurée par une évaluation anthropométrique régulière.
Comme il ressort de l’étude qualitative, u point de vue des mères, la plupart des mères ayant utilisé du lait soumis au traitement thermique éclair ont indiqué que la nouvelle méthode avait atténué leur grande crainte et leur culpabilité devant le risque d’une éventuelle transmission du VIH à leur enfant.
En raison du suivi étroit fait à domicile et de l’éducation sanitaire offerte – des activités qui faisaient partie du projet – tous les nourrissons, à la fois ceux du groupe expérimental et ceux du groupe témoin, ont été protégés à 100 % contre une infection.
En outre, par suite des contacts amicaux entre les travailleurs de la santé qui faisant un suivi à domicile et les mères participantes, la plupart des obstacles qui influent sur le comportement de recherche de soins des mères ont été aplanis. Subséquemment, le comportement de recherche de soins de l’ensemble des mères participantes s’est amélioré, et les mères ont été plus satisfaites des soins intégrés fournis par le projet et les établissements de santé participants.
Les résultats de ces travaux ont été présentés à des conférences.