Chef(s) de projet: Andre Isaac
Problème
L’Afrique de l’Est affiche le taux d’incidence et de mortalité (50 %) du cancer du col de l’utérus (VPH) le plus élevé au monde.
La vaccination et le dépistage sont les modes de prévention les plus efficaces, comme en témoigne la situation dans les pays à revenu élevé où le dépistage par test de Papanicolaou permet la prévention ou le diagnostic précoce du cancer du col de l’utérus.
Au Kenya, moins de 4 % des femmes à risque effectuent un dépistage du cancer du col de l’utérus, ce qui se traduit par un taux élevé de maladies à l’échelle nationale.
Solution
Le projet a mis au point un test innovant basé sur des prélèvements cervicovaginaux et un procédé appelé réaction en chaîne par polymérase numérique à gouttelettes qui vise à rendre possible et accessible l’autodépistage du cancer du col de l’utérus.
Cette technique utilise des prélèvements cervicovaginaux autoadministrés pour détecter le VPH oncogène, le virus qui cause le cancer du col de l’utérus. Le test coûte moins cher qu’un test de Papanicolaou effectué à grande capacité et peut être réalisé par les femmes à leur domicile, car il ne nécessite pas l’intervention d’un pathologiste pour analyser les résultats.
Une étude pilote a été menée au Canada pour valider la technologie avant de mener une étude de mise en œuvre à Nairobi, au Kenya. Le laboratoire au Kenya a été créé en partenariat avec AMREF Kenya.
L’étude au Kenya a porté sur des femmes avec et sans cancer du col de l’utérus afin de déterminer la validité, la sensibilité et la spécificité de la technologie.
Résultats
L’étude a validé avec succès la technologie de la réaction en chaîne par polymérase numérique à gouttelettes en tant que test fiable pour le dépistage du cancer du col de l’utérus et le diagnostic précoce. L’étude a obtenu les scores de sensibilité (91 %) et de spécificité (95 %) souhaités lors des tests de réaction en chaîne par polymérase numérique à gouttelettes administrés par les médecins.
En ce qui concerne les tests autoadministrés, les résultats ont indiqué que les scores de sensibilité et de spécificité pour le dépistage du cancer du col de l’utérus étaient respectivement de 89 % et 96 %. Les tests autoadministrés ont également présenté des scores de sensibilité et de spécificité de 87 % et de 96 % pour la dysplasie cervicale. Ces résultats sont les plus élevés consignés dans la littérature pour un test d’autodépistage.
Les tests autoadministrés ont reçu un bon accueil, 94 % des patientes ayant déclaré une amélioration du niveau de bien-être lors de l’examen du col de l’utérus et 77 % ayant indiqué qu’elles étaient davantage disposées à effectuer un dépistage du cancer du col de l’utérus.
Les sondages réalisés auprès des patientes ont révélé que le manque de sensibilisation et d’accès représentait le principal obstacle au dépistage du VPH.