Chef(s) de projet: David Goldfarb, Jeffrey Pernica
Misant sur la réussite de deux projets de démonstration de principe financés par Grands Défis Canada, des innovateurs canadiens élaboreront une façon potentiellement transformatrice de prendre en charge la diarrhée infantile dans les milieux à faibles ressources.
La diarrhée est la deuxième cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans, la majorité des décès survenant dans les pays à faible revenu. Elle est également un facteur majeur de retard de croissance, de malnutrition, de dysfonctionnement cognitif et de perte de capital humain et de productivité économique à l’âge adulte.
Grâce à un nouveau financement de Grands Défis Canada, les chercheurs vont développer et tester une méthode d’« essai et traitement » pour lutter contre la diarrhée infantile.
Le nouvel algorithme de gestion pourrait remplacer les directives actuelles pour le dépistage et le traitement de la diarrhée infantile, qui recommandent un traitement antimicrobien s’il y a du sang dans les selles d’un enfant. Des études financées par les programmes Diagnostics au point de traitement et Les Étoiles en santé mondiale de Grands Défis Canada ont montré que ces directives peuvent laisser un grand nombre de cas non traités où la mort pourrait être évitée.
Publiée dans Journal of the Pediatric Infectious Disease Society, l’une des études a établi que plus d’un tiers des 671 bébés hospitalisés avec une diarrhée sévère – dont 17 (65 %) des 26 cas ayant abouti au décès de l’enfant, – avaient été infectés par un agent pathogène traitable, des infections passées inaperçues à l’hôpital et qui n’ont donc pas été traitées pour la plupart. L’essai pilote a également fait ressortir que le traitement au lactobacillus reuteri des enfants atteints de gastro-entérite s’avérait très prometteur pour atténuer les dommages causés par les maladies diarrhéiques aiguës.
Les chercheurs ont affirmé que « l’écart de traitement » révélé par leur recherche au Botswana représentait une occasion importante d’avoir un impact significatif à long terme sur la santé des enfants dans le monde.
Sous la direction de David Goldfarb, M.D. (anciennement de l’Université McMaster et aujourd’hui à l’Université de la Colombie-Britannique), de Jeffrey Pernica, M.D. (Université McMaster) et de leurs collaborateurs Tonya Arscott-Mills, M.D. (Partenariat Botswana-UPenn), Margaret Mokomane, M.Sc. (Laboratoire national de la santé du Botswana) et Loeto Mazhani, M.D. (Université du Botswana), les chercheurs testeront maintenant le nouvel algorithme de prise en charge dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé.
Les résultats de cet essai, qui sera réalisé sur une période de 12 mois dans quatre hôpitaux du Botswana, pourraient avoir une incidence significative à long terme sur la façon de dépister et de traiter la diarrhée infantile dans les milieux pauvres en ressources. Les données pourraient éclairer les politiques, modifier la réglementation et influer sur le développement de diagnostics futurs dans les pays à faible revenu.
Les partenaires incluent le Ministère de la Santé du Botswana, le Partenariat Botswana-UPenn, bioMérieux, BioGaia et Copan Italia