Chef(s) de projet: Elliot Goldner
Tirer le meilleur parti des ressources rares par des « innovations frugales » : formation de travailleurs de la santé communautaires pour traiter l’anxiété et la dépression et offrir un encadrement et un soutien par téléphone aux familles d’enfants ayant des troubles de comportement.
Les troubles de santé mentale, dont l’abus d’alcool, la dépression et l’anxiété sont les plus répandus, représentent un sixième (16 %) du fardeau de la maladie au Vietnam, dépassant la moyenne mondiale. Cependant, la disponibilité de professionnels de la santé mentale formés est, de loin, inférieure à celle des autres pays.
Une étude menée en 2011 a révélé que le Vietnam occupe le dernier rang parmi les 144 pays à revenu faible ou intermédiaire pour la disponibilité des soins de santé mentale, avec 1,7 psychiatre et 11,5 fournisseurs de soins psychosociaux par tranche de 100 000 habitants.
Un projet mené par le Centre de recherche appliquée en santé mentale et toxicomanie (CARMHA) de la Faculté des sciences de la santé de l’Université Simon Fraser contribue à combler cette lacune dans les services de deux façons peu coûteuses : la formation de travailleurs de la santé communautaires pour traiter les adultes souffrant d’anxiété et de dépression et la prestation d’un service téléphonique d’encadrement et de soutien aux familles d’enfants éprouvant des difficultés de comportement.
Une étude pilote de deux ans réalisée dans deux provinces du Vietnam a démontré le succès de l’approche, qui a permis de dépister près de 1 300 personnes, dont 127 reçoivent maintenant un traitement pour la dépression – soit plus de trois fois le nombre prévu; les évaluations pré et post traitement montrent une diminution statistiquement significative des symptômes.
En s’appuyant sur cette réussite, le programme ciblant la dépression chez les adultes sera déployé dans 32 communautés de neuf provinces du Vietnam. Il est prévu que près de 4 250 personnes souffrant de dépression vont avoir accès à des services, dont 1 280 connaîtront une amélioration au cours de la prochaine année.
Tandis que le projet pilote ciblait uniquement la dépression chez les adultes, le projet de déploiement à l’échelle comprendra une composante axée sur l’enfant et la famille. Le matériel du modèle d’encadrement à distance appelé « Des familles plus fortes » a été adapté et traduit pour être utilisé au Vietnam et une étude pilote auprès de 25 familles est en cours.
L’équipe évaluera le modèle « Des familles plus fortes dans neuf provinces », cinq agents offrant un soutien à quelque 740 enfants et parents sur une période de trois ans.