Chef(s) de projet: Johnson Swai, Thomas Mascari
Problème
Le paludisme est la plus grave et la plus coûteuse des maladies transmises par les insectes, causant environ 660 000 décès par an, principalement chez les enfants de moins de cinq ans. En Tanzanie, la prévalence du paludisme atteint 26 % dans certaines régions.
Parmi les maladies infectieuses, les maladies transmises par les insectes (comme le paludisme) sont les plus complexes à prévenir et à contrôler, et il est préférable de les combattre par une combinaison de contrôle vectoriel (utilisation d’insecticides non nocifs pour la santé publique sur les moustiquaires ou par pulvérisation), de médicaments et de vaccins.
Solution
L’objectif global du projet était de développer et de tester une source peu coûteuse de CO2, soit la fermentation de levure-mélasse, pour l’utiliser comme appât dans la surveillance et le contrôle des maladies à transmission vectorielle et pour l’enrichissement des sols dans les jardins potagers des ménages.
Les moustiques qui transmettent des maladies se servent des repères olfactifs qu’ils détectent, notamment la production de CO2, pour localiser leurs hôtes.
Dans le cadre du projet, l’efficacité de la fermentation de levure-mélasse comme source de dioxyde de carbone a été testée par rapport à la fermentation de levure-sucre et des sources industrielles de dioxyde de carbone.
Des expériences ont été menées dans le village de Lupiro, du district d’Ulanga, dans le sud de la Tanzanie.
Quatre stations d’appâts olfactifs (SAO) ont été placées à 30 mètres de distance et appâtés avec du CO2 généré à partir soit d’une fermentation de levure-sucre, d’une fermentation de levure-mélasse, de CO2 industriel, ainsi qu’un piège témoin (D) non appâté.
Le piège appâté avec du CO2 industriel (250 ml/min) a capturé le plus de moustiques, suivi du piège appâté avec du CO2 généré par le mélange levure-mélasse (mélange de 40g de levure sèche, de 0,25 L de mélasse et de 1,5 L d’eau du robinet dans une bouteille de 1,5 L), du piège appâté au CO2 généré par le mélange levure-sucre et du piège sans appât.
Des micro-parcelles de jardinage ont ensuite été installées pour vérifier si les résidus de fermentation levure-mélasse peuvent être utilisés pour enrichir les cultures potagères.
Résultat
Même si la fermentation de levure-mélasse n’est pas aussi efficace que le gaz de CO2 industriel, le fait que tous les matériaux nécessaires soient disponibles localement en fait une solution de rechange plus pratique et moins coûteuse que les sources de dioxyde de carbone industrielles, la fermentation levure-sucre et la glace.
L’étude a également permis de constater que les résidus de la fermentation levure-mélasse peuvent servir d’agent d’enrichissement du sol pour les micro-jardins potagers. Les résultats ont montré que les graines traitées avec des résidus de fermentation de mélasse germaient et et poussaient plus rapidement que celles placées dans des chambres de traitement à l’urée contrôlé. La production de légumes a également supérieure dans les jardins traités avec ces résidus.
Toutefois, d’autres tests sont nécessaires pour confirmer que les résidus de la fermentation levure-mélasse enrichissent le sol et améliorent la santé des plantes.
L’équipe du projet a l’intention de présenter une demande de financement de déploiement à l’échelle (DAE) afin de procéder à d’autres essais sur les résidus de la fermentation levure-mélasse.