Chef(s) de projet: Dickson Lwetoijera
Problème
À l’échelle mondiale, les maladies transmises par les moustiques affectent environ 700 millions de personnes annuellement, et le paludisme provoque à lui seul 21 000 décès en Tanzanie.
Les méthodes actuelles de traitement des sites de reproduction des moustiques sont limitées par l’incapacité de les localiser en milieu rural, appelant à une approche novatrice pour résoudre ce problème.
Solution
Le projet visait à utiliser les connaissances des habitants des régions rurales pour trouver les plans d’eau pendant la saison sèche et localiser avec précision les habitats aquatiques qui peuvent être traités avec le larvicide pyriproxyfène (PPF) afin de les rendre improductifs pour les moustiques dans les collectivités rurales de la Tanzanie.
Les habitats aquatiques des moustiques pendant la saison sèche sont de bonnes cibles d’intervention parce que, même s’ils sont peu nombreux et dispersés, ainsi que très difficiles à repérer, ils jouent un rôle important dans le maintien des populations restantes de moustiques et la transmission connexe du paludisme. L’équipe a recueilli des renseignements auprès de résidents des zones rurales qui utilisent ces habitats pour abreuver leurs vaches/animaux.
Au cours de l’étude, 32 résidents ruraux enregistrés ont été identifiés dans trois villages (Mofu, Ihenga et Ikwabi) situés à Mofu, dans le district de Kilombero.
Collaborant avec l’équipe du projet, ces résidents ont repéré 33 habitats aquatiques, dont 12 de nature permanente qui ont été inclus dans l’étude. Les caractéristiques environnementales dans ces habitats et autour susceptibles d’influer sur leur attrait pour les moustiques ont été répertoriées, de même que leur pertinence et leur productivité comme habitat; enfin, l’impact du PPF appliqué sur les larves et les pupes de moustiques a été déterminé par un échantillonnage de larves.
L’intervention au PPF a été réalisée par une équipe du projet formée pour utiliser les protocoles recommandés, en traitant six habitats et en laissant six habitats non traités aux fins de comparaison pendant la saison sèche.
Résultat
Après l’application du PPF dans les habitats aquatiques sélectionnés, environ 98 % des larves recueillies n’ont pas réussi à émerger vers le stade adulte (c.-à-d., qu’elles sont mortes au stade larvaire ou au stade de pupe pendant l’émergence).
L’impact du PPF sur la réduction de la densité globale des moustiques n’a pas été concluant au niveau de la collectivité en raison de la durée limitée du projet et de la complexité de la conception de l’étude.
Ces conclusions au sujet de l’impact du PPF sur les larves et les pupes dans les habitats aquatiques forment une base solide pour des études de suivi, en vue de déterminer l’impact de l’intervention au PPF sur les densités de moustiques adultes et la réduction de la prévalence du paludisme au niveau de la collectivité.