Chef(s) de projet: Gerard Ulibarri
Problème
Les maladies transmises par les moustiques et leur propagation rapide dans les populations vulnérables suscitent une préoccupation croissante, amplifiée par les épidémies de virus Zika en Amérique latine.
Plusieurs méthodes ont été employées pour détecter la présence de moustiques sur le terrain, mais aucune ne s’est avérée parfaite. Les ovitraps standards pour surveiller les moustiques Aedes sont des seaux noirs d’un litre, remplis d’eau ou de solution attractante, comportant une bande de bois ou de pelon poreux (tissu généralement placé à l’arrière des meubles pour retenir la poussière), sur laquelle les moustiques atterrissent et pondent leurs œufs.
Solution
Le projet a mis en œuvre une intervention intégrée à trois volets dans une collectivité du Guatemala, comprenant :
· une formation sur le Web à l’intention du personnel de santé local sur la lutte antivectorielle;
· une comparaison des ovitraps écologiques et standards pour la capture des œufs de moustiques Aedes aegypti et/ou Aedes albopictus;
· la mobilisation de la collectivité pour susciter la participation de ses membres et du personnel de santé en vue de comprendre et d’entretenir les ovitraps pour lutter contre les moustiques.
L’équipe du projet a mis au point un ovitrap écologique à partir de pneus recyclés (ovillanta) et a comparé ce dispositif aux ovitraps standards. Quatre-vingt-quatre pièges de chaque type ont été utilisés aux fins de l’étude.
Deux litres de la solution d’attractant ont été placés sur l’ovillanta, alors que l’ovitrap standard (témoin) a reçu un litre d’eau de puit propre.
Chacune des ovitraps écologiques contenait deux pistes d’atterrissage – une sur chaque extrémité du dispositif – faits de morceaux de pelon de 15 cm x 10 cm.
Des données qualitatives ont été recueillies lors d’entrevues pour comprendre les perceptions, la participation sociale, l’utilité des stratégies de contrôle et de prévention des maladies, les facteurs positifs et négatifs du programme de contrôle et des recommandations pour les stratégies futures.
Résultat
L’intervention a été bénéfique pour cette collectivité éloignée, à risque de contracter les maladies transmises par les moustiques (comme la dengue, le chikungunya et le Zika).
Quatre-vingt pour cent des 25 agents de santé locaux inscrits au programme de formation ont obtenu une accréditation pour leur meilleure connaissance de la lutte contre les vecteurs, ce qui a amélioré leur rendement et leur efficacité dans le traitement des cas au sein de la collectivité.
Significativement plus d’œufs ont été piégés par l’ovillanta que par les ovitraps standards au cours de la période d’étude de 10 mois.
Parmi les membres de la collectivité et les travailleurs de la santé, les connaissances, l’intérêt et la participation à la lutte contre les moustiques et au piégeage ont augmenté.
Les résultats ont été publiés dans F1000Research.
Les chercheurs ont l’intention de déployer le projet en entreprenant les activités suivantes :
1) s’assurer que la zone entière de Sayaxche et des environs est adéquatement couverte avec des ovillantas;
2) étendre l’utilisation de ces pièges à d’autres villes;
3) créer une zone tampon entre l’Amérique centrale et le Mexique en élargissant la couverture aux villes frontalières du Guatemala et du Mexique, y compris la ville plus importante de Tapachula;
4) étendre l’utilisation de l’ovillanta à l’ensemble de l’Amérique latine, avec la participation des ministères locaux de la Santé et des bénévoles de la collectivité.