Chef(s) de projet: Eva Duarte -Davidson
La collectivité d’Embera, en Colombie, compte environ 90 000 personnes et possède l’un des taux de suicide et de tentatives de suicide les plus élevés, en particulier chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Cette tendance concorde avec celles d’autres communautés autochtones de cette région et d’autres régions du monde, et est attribuable à plusieurs raisons, y compris la rapidité du changement culturel, la perte des terres, la désintégration de la famille, l’exposition à des conflits et à la violence, et l’extrême pauvreté. Les communautés d’Embera reconnaissent le suicide comme un problème majeur, mais il n’y a pas de réponse organisée au sein de la collectivité ni de renseignements suffisants pour déterminer si les opinions actuelles sur le suicide et la communication des événements renforcent les incitations et provoquent des épidémies. Le suicide est à la fois un symptôme et une cause de la déstabilisation de ces communautés; les coûts économiques directs ne peuvent pas être déterminés facilement.
Ce projet permettra d’élaborer une intervention psychosociale définie dans le temps, combinée à un effort de prévention et d’éducation sur le suicide culturellement adaptée pour les communautés autochtones d’Embera dans la région du Choco, en Colombie, touchées par la violence engendrée par des conflits internes et l’extraction des ressources, ainsi que l’intérêt que suscite la région. Ce projet ciblera les adolescents et les jeunes adultes grâce à la modification d’un modèle de service actuellement mis en œuvre par Heartland Alliance International en Colombie qui met l’accent sur la communauté afro-colombienne du Pacifique, en utilisant des auxiliaires de la même communauté et en vérifiant son efficacité et sa capacité d’adaptation en vue d’être utilisée dans les communautés autochtones. Plus de 150 adolescents et jeunes adultes présentant des symptômes liés à la dépression ou au suicide seront traités par des psychologues et des soignants para-professionnels formés en ce sens. Au même moment, 30 leaders communautaires, guérisseurs traditionnels et responsables locaux seront formés pour identifier le plus efficacement les jeunes à risque au sein de leur communauté.