Chef(s) de projet: Marta Maia
Problème
Le paludisme est l’une des principales menaces pour la santé publique et le développement économique.
Jusqu’à présent, les moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été le principal outil de lutte contre le paludisme. Cependant, pour éliminer cette maladie et prévenir une résurgence, la lutte contre le moustique porteur du paludisme nécessite des interventions nouvelles, innovantes et durables en complément des stratégies de contrôle actuelles.
Solution
Le projet visait à développer un leurre sucré pouvant attirer et tuer les moustiques du paludisme.
L’ivermectine a été choisie comme insecticide en raison de son taux de sécurité élevé et parce qu’elle est facilement disponible dans les endroits éloignés d’Afrique de l’Est.
Plusieurs modèles de leurres ont été testés en utilisant des bouteilles et des récipients de plastique de formes et de tailles diverses, avec différentes couleurs de tissus, différentes concoctions de fruits et différentes façons d’offrir une surface sucrée humide où peuvent se nourrir les moustiques.
La plupart des moustiques préféraient se nourrir dans une solution simple contenant 10 % de sucre plutôt que des jus de fruits et le meilleur prototype était constitué d’un seau, d’un morceau de vieux matelas trempé dans une solution de sucre renfermant de l’ivermectine et une pièce de tissu noir recouvrant la surface intérieure.
Ce modèle a attiré un nombre sensiblement élevé de moustiques, puisqu’ils aiment se reposer dans un endroit sombre et humide.
Une étude sociocommunautaire a été menée afin de recueillir des données sur les comportements en matière de santé et la connaissance du paludisme en général : la prévention, le traitement et les effets socio-économiques.
Le projet a mis au point un leurre toxique efficace contre les moustiques pour moins de 0,10 $US/unité. Ces leurres ont été testés dans un système semi-naturel (hutte) à l’aide de volontaires durant 16 nuits afin de déterminer leur emplacement optimal.
250 moustiques ont été relâchés à partir d’un point central à l’intérieur de chaque hutte.
Résultat
Les résultats montrent que 50 % des moustiques capturés par la suite avaient absorbé du sucre à partir d’un leurre et que 33 % avait cherché à se nourrir de sucre à l’extérieur avant d’entrer dans la hutte à la recherche d’un repas de sang humain.
On en a conclu que les vecteurs du paludisme commençaient par consommer du sucre avant de chercher du sang. Ce comportement pourrait permettre au moustique d’obtenir la petite quantité d’énergie dont il a besoin pour partir à la recherche d’un hôte.
Le fait que la plupart des moustiques n’aient pris qu’un demi-repas de sucre indique qu’ils préféraient ne pas s’engorger de solution de sucre afin de conserver suffisamment « d’espace » pour pouvoir absorber du sang.
Un tel comportement n’a pas encore été décrit dans la documentation disponible et l’équipe a l’intention de publier ces résultats.
L’équipe de recherche a l’intention de demander un financement de déploiement à l’échelle de la phase II pour améliorer les leurres sucrées en tenant compte des suggestions de la communauté.
Les prochaines étapes seraient d’optimiser les leurres et de valider encore davantage le prototype dans le cadre d’un essai clinique.
L’équipe prévoit déployer l’intervention à plus grande échelle et procéder à un essai contrôlé randomisé en grappe dans deux sites écologiquement différents – un environnement pauvre en sucre et un environnement riche en sucre – pour voir dans quelle mesure l’innovation combinée à des moustiquaires imprégnées pourrait réduire la prévalence du paludisme.