Chef(s) de projet: Jacqueline Thomas
Problème
En Tanzanie, 9 % de tous les décès parmi les enfants de moins de cinq ans sont dus à la diarrhée et seulement 54 % de la population a accès à un approvisionnement en eau amélioré.
Des méta-analyses publiées ont montré que les interventions visant à améliorer la qualité de l’eau au niveau des ménages (filtration, traitement chimique et ébullition) ont un plus grand effet pour réduire les risques de maladies diarrhéiques que les interventions axées sur la qualité de l’eau de source.
Les pots filtrants en céramique représentent une technologie de traitement de l’eau abordable et sont produits localement en Tanzanie. Lorsqu’elle est produite à la main, la membrane de céramique peut varier dans sa composition matérielle et, par conséquent, les pots n’éliminent pas tous les bactéries au taux souhaité de 2-3 log. En outre, la capacité des pots filtrants de retirer les bactéries peut diminuer avec le temps.
Solution
Les pots filtrants en céramique peuvent être combines à la chloration pour assurer un traitement complet de la qualité de l’eau pour améliorer la santé humaine.
Pour en faire la démonstration, un essai contrôlé randomisé des différents niveaux de traitement dans les ménages a été effectué. Au total, 228 ménages ont été recrutés et différents systèmes de traitement ont été attribués par un tirage au hasard entre quatre groupes :
· un pot filtrant en céramique standard;
· un pot filtrant combiné avec de nouveaux dispositifs de dosage du chlore (WaterGuard);
· la chloration seulement (WaterGuard);
· un groupe témoin (aucun traitement de l’eau au niveau du ménage).
Chaque ménage a été suivi pendant trois mois et visité toutes les 2 semaines.
Résultat
Les résultats concernant la qualité de l’eau ont montré une réduction significative de la quantité de E. coli après traitement de l’eau potable. La quantité moyenne de E. coli dans l’eau de source a été réduite de 105 cfu.100 mL-1 à <1 cfu.100mL-1.
Les traitements ont tous donné un bon rendement. Toutefois, on a constaté que la combinaison du pot filtrant et du chlore est le système offrant la meilleure protection car il laissait peu de possibilité de contaminer l’eau à nouveau.
Au cours de cette étude d’une durée de trois mois, la prévalence des maladies diarrhéiques est passée de 7,5 % dans le groupe témoin à 0,7 % dans les ménages ayant participé à l’intervention (une baisse totale de 90 %).
Tous les participants à l’étude ont reçu un pot filtrant à la fin de la recherche à titre de rétribution pour leur participation.
Le projet a également été bénéfique pour le groupe local de potières Upendo, puisque 260 pots filtrant en céramique ont été achetés à un prix d’environ 30,00 $, ce qui a permis au groupe de hausser ses revenus et favorisé l’expansion de ses activités.
L’équipe a l’intention de demander un financement de déploiement à l’échelle de la phase II dans le but de soutenir la production de filtres en céramique de qualité commerciale pour la vente directe aux ménages en combinaison avec le traitement WaterGuard.
Le modèle amélioré sera commercialisé via un modèle d’affaires car il existe déjà une demande suffisante pour ce produit au sein de la communauté. L’Ifakara Health Institute aiderait le partenaire commercial au niveau de la recherche-développement.
Un grand (> 500 ménages) essai contrôlé randomisé sera effectué afin de démontrer les effets sur la santé en milieu urbain.
Le ministère de l’Eau et le ministère de la Santé sont très favorables au traitement de l’eau au niveau des ménages en raison de l’épidémie de choléra qui sévit actuellement et des problèmes courants liés aux maladies diarrhéiques.
Le co-financement sera assuré par un investissement d’une entreprise privée de céramique (Nabaki Afrika), des fonds gouvernementaux pour lutter contre le choléra et des contributions d’ONG telles que PSI (producteur de WaterGuard).
Pour la reproduction de ce modèle à plus grande échelle, on estime que chaque usine nécessitera un investissement total de 400 000 $ sur deux ans.