Chef(s) de projet: Luis Menacho
Problème
Au Pérou, le VIH est concentré chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH), avec une prévalence de 12,4 % par rapport à 0,5 % dans la population en général.
On estime que moins de 50 % des HSH ont été testés pour le VIH, et la stigmatisation demeure un obstacle à l’utilisation des services de prévention en clinique.
Solution
Le projet visait à promouvoir le dépistage du VIH chez les HSH en les encourageant à fréquenter un centre de soins de santé par le biais d’une intervention personnalisée basée sur la téléphonie cellulaire.
Des données qualitatives ont été recueillies au sujet des intérêts de la population cible sur des sujets touchant à la santé sexuelle et générale, et une série de messages texte devant être utilisés au cours de l’intervention a été élaborée dans le but de surmonter les principaux obstacles au dépistage du VIH.
Une formation à l’intention des tuteurs de la santé et des lignes directrices pour l’interaction avec les participants ont été élaborées, traitant du moment et de la fréquence des interactions, des sujets abordés et de l’ordre de présentation, des problèmes logistiques, des questions fréquemment posées, des points clés pour fixer un rendez-vous, de la conception d’une approche libre de toute stigmatisation, des problèmes potentiels et de la stratégie de communication.
L’Internet a été utilisé pour recruter la population cible (HSH) en plaçant des bannières sur les sites gais péruviens les plus visités, ainsi que sur Facebook.
Après le recrutement, les participants ont été répartis de façon aléatoire entre un groupe d’intervention et un groupe témoin. Pendant les 7 mois du suivi, les membres du groupe d’intervention ont reçu des messages texte deux fois par semaine sur leur téléphone cellulaire traitant de la prévention du VIH (tests, risques, crainte, etc.) ; tandis que les membres du groupe témoin n’ont reçu aucun message. Afin d’établir un rapport entre les conseillers en santé et les participants durant les 4 premières semaines, des messages portant sur la santé en général (exercice, nutrition, etc.) ont été envoyés. Subséquemment, des messages portant sur l’intervention ont été envoyés aux participants. Les 3 messages hebdomadaires envoyés par les conseillers donnaient aux participants l’occasion de répondre et de demander plus d’information.
Résultat
L’intervention sur téléphone cellulaire a réussi à mettre en lien des HSH avec un centre de santé pour qu’ils reçoivent des services de prévention du VIH en surmontant les barrières de la stigmatisation et de la discrimination.
L’équipe de l’étude avait estimé qu’environ 34 hommes du groupe d’intervention, contre 11 hommes du groupe témoin, seraient testés pour le VIH. Toutefois, les résultats ont montré que 75 participants du groupe d’intervention ont reçu un test de VIH à l’un des centres de santé, contre 25 hommes dans le groupe témoin.
Ce résultat a été mesuré en établissant le nombre de participants dans le groupe d’intervention qui ont pris rendez-vous avec leur téléphone cellulaire et s’y sont rendus par la suite.
Le projet a également amené un certain nombre de participants à prendre conscience de leur statut pour le VIH et leur a donné la possibilité de recevoir des soins.
Dans l’ensemble, 29 % (23 sur 80) des sujets ont reçu un test positif pour le VIH et 75 % de ceux qui ont obtenu un test positif ont été dirigés vers un traitement contre le VIH à l’établissement où ils avaient été diagnostiqués.
L’équipe du projet a réussi à bâtir un partenariat avec Via Libre, une ONG vouée à la prévention, à la recherche et à la prestation de services axés sur les soins pour le VIH et offrant gratuitement un traitement antirétroviral.
Elle a l’intention de publier les résultats de l’étude et de déployer l’intervention à plus grande échelle.