Chef(s) de projet: Parameswaran Nair
Problème
Selon des estimations de l’OMS, 65 millions de personnes ont une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) de modérée à sévère et plus de 3 millions de personnes en sont mortes en 2005.
Environ la moitié des exacerbations de l’asthme et un tiers des exacerbations de la MPOC sont associés à une bronchite éosinophilique. Pourtant, la bronchite n’est pas mesurée dans la pratique courante pour guider le traitement et, à l’heure actuelle, le traitement de la bronchite est basé uniquement sur les symptômes et une mesure du débit d’air (FEV1).
Le décompte quantitatif des cellules peut identifier de manière fiable le nombre d’éosinophiles dans les expectorations et les stratégies de traitement guidées par cette mesure peuvent mener à des résultats sensiblement meilleurs. Cependant, la numération cellulaire n’est pas largement accessible et les résultats ne sont pas disponibles en temps réel. Des évaluations au point de traitement de l’activité spécifique des éosinophiles peuvent être fournies par analyse de l’haleine (breathomics) qui permet de déterminer le volume des différents composés dans l’haleine.
Solution
Le projet visait à développer un test au point de traitement pour dépister et traiter la bronchite en détectant des marqueurs d’activité cellulaire dans les expectorations plutôt que de faire une numération quantitative des cellules.
Cela comportait la mise au point d’un papier bioactif pour détecter la peroxydase éosinophile comme marqueur de l’activité des éosinophiles et la myéloperoxydase comme marqueur de l’activité des neutrophiles.
Les objectifs spécifiques étaient les suivants :
· élaborer une mesure de l’activité des éosinophiles et des neutrophiles qui pourrait remplacer effectivement le décompte des cellules dans les expectorations;
· transférer ces mesures sur une bandelette de papier pour développer le premier prototype de test sur papier bioactif ressemblant à un « dip-stick »;
· collaborer avec des centres en Inde, où l’approche pourrait être testée, après un déploiement à l’échelle pour produire une bandelette de test sur papier ayant obtenu l’approbation réglementaire et pouvant être commercialisée.
Le premier défi était d’identifier et de développer une protéine spécifique pour les éosinophiles et une protéine spécifique pour les neutrophiles. La peroxydase éosinophile (PXE) a été choisie comme protéine éosinophile et la myéloperoxydase (MPO) a été choisie comme protéine neutrophile.
Une technique de mesure des protéines est déjà disponible commercialement pour la MPO. Un test robuste pour la PXE a été élaboré et validé, et il a été démontré qu’il pourrait être appliqué aux expectorations brutes avec un traitement minimal.
Résultat
Le projet a confirmé que les différentes composantes nécessaires pour mettre au point un prototype de test au point de traitement pour la bronchite éosinophilique peuvent être développées.
L’activité des éosinophiles (PXE) et l’activité des neutrophiles (MPO) peuvent être détectées avec précision en utilisant un biocapteur à flux latéral axé sur les anticorps. Le biocapteur comporte quatre éléments : un tampon d’application de l’échantillon, un tampon conjugué, une membrane de nitrocellulose et un tampon absorbant.
L’équipe envisage de développer une bandelette de papier au point de traitement abordable et de qualité commerciale.
Une fois ce travail terminé, une demande de financement de déploiement à l’échelle de la phase II sera présentée en vue de procéder à un essai sur le terrain au Canada et en Inde; puis l’approche sera transposée dans la pratique clinique à la fois au Canada et en Inde, d’abord pour le traitement des exacerbations de maladies des voies respiratoires comme l’asthme, la MPOC et la toux chronique.