Chef(s) de projet: Kevin Kain
Chaque année, quelque 125 millions de femmes enceintes sont à risque de paludisme placentaire (PP) et environ 25 % de toutes les grossesses en Afrique sub-saharienne sont compliquées par le PP à l’accouchement.
Le PP a de profondes répercussions sur la santé de la mère et du fœtus, dont un risque accru d’anémie, de prématurité, de retard de croissance fœtale et de faible poids du nourrisson à la naissance. L’impact de l’exposition au paludisme intra-utérin sur le développement neurologique du fœtus est inconnu, mais des chercheurs de l’équipe du projet ont récemment relié l’exposition au paludisme chez les animaux à des déficits persistants à long terme de la mémoire et du comportement.
Le Dr Kevin Kain, du Réseau universitaire de santé de Toronto et chef de projet au Malawi, affirme que l’exposition au paludisme dans l’utérus « peut entraver le cheminement développemental de générations d’enfants ». Et qu’une évolution de la compréhension – l’exposition au paludisme peut causer non seulement la mortalité infantile et un faible poids à la naissance, mais affecter aussi le développement neurologique à long terme – « représente un changement de paradigme qui va susciter une réévaluation des politiques de santé publique visant à protéger les femmes et les enfants contre les conséquences néfastes du PP ».
L’approche actuelle à ce problème – le traitement préventif intermittent des femmes enceintes avec de la sulfadoxine-pyriméthamine – perd de son efficacité en raison de la résistance accrue aux médicaments, ce qui entraîne des infections persistantes.
Le nouveau projet porte sur une politique novatrice de soins prénatals qui concentre les ressources sur le diagnostic précis du paludisme au point de traitement et la gestion efficace des cas d’infection en vue de réduire le fardeau du paludisme durant la grossesse et protéger le développement précoce du cerveau.
Les travaux devraient fournir « des preuves irréfutables qui auront un impact direct sur les politiques nationales et internationales de prévention du paludisme pendant la grossesse. Si nos résultats appuient une intervention qui entraîne une amélioration des résultats neurocognitifs chez les nourrissons exposés, il y aura un recentrage des politiques de santé publique vers la protection du développement du cerveau du fœtus ».
Les collaborateurs du projet sont notamment l’Université du Malawi et l’Université de Liverpool, au Royaume-Uni.