Chef(s) de projet: Dawit Gebreamalk
Problème
Les problèmes de santé mentale graves comme la schizophrénie et le trouble bipolaire sont des affections associées à des niveaux élevés de morbidité et de mortalité, et leur prévalence en Éthiopie est estimée à entre 1 et 1,5 % de la population.
L’Éthiopie a une population estimée à 85 millions de personnes, mais ne compte que 44 psychiatres.
L’écart de traitement pour les problèmes de santé mentale graves en Éthiopie est de 1 sur 10; ce qui signifie que seulement un patient sur dix atteints d’une maladie mentale grave aura accès à des services de santé mentale modernes.
En plus d’un manque de services de santé mentale modernes, la plupart des Éthiopiens préfèrent consulter un guérisseur traditionnel, qui correspond mieux à leur système de croyance. En conséquence, une grande partie du fardeau du traitement des troubles mentaux repose sur les guérisseurs traditionnels.
Solution
Le but du projet était de créer un modèle de soins partagé où les psychiatres et d’autres professionnels en santé mentale travaillent avec et sous les conseils des guérisseurs traditionnels pour transformer la façon dont les soins de santé mentale sont prodigués dans une société traditionnelle.
Le modèle est appelé « Debrelibanos » et comporte la formation des prêtres dans les églises et les monastères qui administrent de l’eau bénite pour identifier un comportement difficile qui se prête à un traitement avec des médicaments.
S’appuyant sur un projet pilote mené avec la communauté religieuse et un groupe de discussion avec des guérisseurs traditionnels, le modèle a été étendu à vingt sites de traitement à l’eau bénite à Addis-Abeba.
Résultat
En raison de la façon dont les soins ont été prodigués par les prêtres, il a été impossible de procéder à un essai contrôlé randomisé tel que prévu initialement.
Cependant, les résultats du projet ont montré qu’il est possible de développer la collaboration entre les guérisseurs traditionnels et les professionnels biomédicaux, entraînant de meilleurs résultats pour la santé des patients.
Trois réalisations ressortent principalement du projet.
1) L’établissement d’un modèle de soins partagé axé sur la collaboration entre les professionnels de la santé mentale et les prêtres qui administrent le traitement à l’eau bénite dans une vingtaine de sites de traitement à l’eau bénite. Dix prêtres ont été formés pour repérer les comportements qui se prêtent à une modification avec des médicaments.
2) L’établissement d’un partenariat entre l’organisation caritative de l’Église orthodoxe éthiopienne et le projet pour travailler ensemble à l’extension de ce modèle.
3) L’amélioration de la vie des patients par suite des traitements dispensés dans le cadre du projet. Cent patients ont été traités au cours de l’étude.
Le chercheur principal prévoit présenter une demande de financement de déploiement à l’échelle de la phase II.
Les efforts de déploiement à l’échelle porteront les activités suivantes : continuer à travailler avec les 20 unités établies et documenter les progrès réalisés; officialiser un partenariat avec l’organisation caritative de l’Église orthodoxe éthiopienne, qui a promis de conclure un partenariat complet pour le financement du projet actuel; travailler avec l’unité de médecine traditionnelle au ministère de la Santé pour promouvoir et obtenir une politique propice à une telle collaboration; étendre le projet à 20 sites dans chacune des cinq régions, pour en arriver à 100 sites dans trois ans.