Chef(s) de projet: Jeffrey Pernica
Problème
Les maladies diarrhéiques sont la deuxième cause directe de décès chez les jeunes enfants dans le monde.
On avait supposé jusqu’à maintenant que la plupart des épisodes de diarrhée non sanglante chez les enfants étaient causés par des virus, pour lesquels nous n’avons pas de traitement. Cependant, des études récentes menées dans différents pays à revenu faible ou intermédiaire ont montré que de nombreux enfants atteints de diarrhée non sanglante qui se présentent à l’hôpital dans les milieux aux ressources limitées sont effectivement aux prises avec une infection bactérienne ou protozoïque traitable. Si les enfants souffrant d’une gastroentérite grave étaient soumis rapidement à des tests au moment de leur hospitalisation, ceux qui sont atteints d’une infection traitable pourraient recevoir des antimicrobiens spécifiques, permettant éventuellement de prévenir de nombreux décès et problèmes de développement. Plusieurs scientifiques s’emploient à mettre au point des tests de diagnostic plus faciles, plus rapides et moins chers pour cerner la cause précise de la gastroentérite infantile – mais personne n’a encore déterminé quels seraient exactement les avantages découlant de l’intégration de ces tests à la pratique clinique courante.
Solution
Mis en œuvre au Botswana, le projet était un essai pilote clinique randomisé pour évaluer l’avantage d’utiliser de nouveaux tests pour détecter rapidement des agents pathogènes chez les enfants admis à l’hôpital avec une maladie diarrhéique, permettant l’administration sans délai d’une thérapie antimicrobienne ciblée.
Résultat
C’est la première recherche menée en Afrique subsaharienne pour démontrer qu’il est possible d’employer régulièrement des tests de diagnostic élaborés pour dépister la gastroentérite infantile, avec des ramifications potentiellement majeures sur le plan clinique.
Il s’agit également du premier exemple d’essai clinique randomisé mené correctement pour examiner l’utilité des diagnostics moléculaires rapides en vue de faciliter la prise en charge de la diarrhée aiguë chez les enfants vivant dans un pays à revenu faible ou intermédiaire.
L’utilisation d’un test moléculaire rapide a entraîné une baisse de 58 % de la probabilité d’une diarrhée récurrente dans les 60 jours suivants, comparativement au traitement standard. En outre, un test de diagnostic rapide était associé à une augmentation de 0,20 du poids ajusté normalisé en fonction de l’âge (environ 250 g pour un enfant de 10 kg) et de 0,30 de la taille ajustée normalisée en fonction de l’âge (environ 0,67 cm pour un enfant d’un an) après 60 jours.
Fait important, la recherche a établi les bases nécessaires pour un essai de suivi multicentrique.
Des renseignements sur le projet ont été largement diffusés dans des publications.
Cet essai pilote a appuyé les efforts antérieurs visant à assurer une surveillance à la fois de la gastroentérite et du rotavirus au Botswana et, simultanément, elle a aidé à établir des partenariats avec de grandes organisations intéressées par la santé au Botswana (y compris le ministère de la Santé du Botswana et l’Organisation mondiale de la Santé).
Il a aussi facilité l’établissement de relations avec des entités corporatives telles que BioGaia S.A., qui a fourni des formulations probiotiques, et BioMérieux, l’un des plus importants fabricants de diagnostics dans le monde. Ce projet a également cimenté les rapports de travail entre l’Université McMaster et le Botswana-UPenn Partnership, ainsi que Copan Italia S.A.