Chef(s) de projet: Julian Kayibanda
Problème
Le manque d’accès à des serviettes hygiéniques abordables pour les femmes et les filles qui fréquentent l’école leur impose des coûts importants sur le plan de la santé, de l’éducation, de la productivité et de la dignité.
Au Rwanda, malgré les grands progrès réalisés dans le système d’éducation du pays, l’absentéisme scolaire chez les filles demeure un défi qui affecte grandement leur rendement.
Le manque de serviettes hygiéniques pour les filles durant leurs menstruations est l’une des principales causes d’absentéisme, et plusieurs filles finissent par abandonner l’école.
Solution
Réalisé au Rwanda, le projet consistait à élaborer un processus mécanique (en attente de brevet) pour fabriquer un noyau absorbant – le plus important facteur de coût matériel des tampons menstruels – à partir de fibres de bananier, un rebut agricole que l’on trouve au Rwanda et partout dans le monde.
Le Launch Pad n’utilise pas de blanchisseurs toxiques ni de polymères super-absorbants et non biodégradables, ce qui réduit l’impact négatif sur l’environnement des tampons habituels.
Un modèle innovant de produit et de fabrication utilisant peu d’eau et d’électricité a été développé pour convenir à l’environnement rwandais.
Résultat
Le projet a reproduit avec succès la technologie (en attente de brevet) à une échelle pilote industrielle au Rwanda.
Chaque partie de la chaîne de valeur pour la fabrication des tampons s’est avérée efficace. Par exemple, la fibre de bananier a été transformée avec succès en peluche absorbante à l’aide d’un moulin Fitz et d’un raffineur à disque, ainsi qu’un système d’eau recyclée.
Les premières serviettes ont été faites avec un simple assembleur de tampons, et une désinfection aux rayons UV a été employée pour garantir un produit hygiénique.
Les tampons ont été testés en laboratoire et avec un nombre limité de clientes potentielles pour en vérifier l’efficacité.
Outre le développement de la serviette hygiénique, 1 329 étudiantes et membres du personnel ont reçu de l’information sur l’hygiène menstruelle.
Six cents producteurs de bananes ont bénéficié économiquement de la fourniture de fibres de bananier. Douze employés ont été embauchés pour fabriquer la peluche et 10 000 serviettes hygiéniques ont été vendues.
Des connaissances sur le processus ont été diffusées lors de conférences et d’événements, notamment à la première conférence sur l’hygiène menstruelle à Nairobi, dirigée par l’UNESCO.
Les producteurs sont actuellement à la recherche de partenaires commerciaux qui pourraient les aider à déployer le produit à grande l’échelle. L’objectif à long terme du projet est de fournir des serviettes hygiéniques plus abordables et écologiques à 250 000 filles d’ici 2017 en mettant sur pied des entreprises durables et rentables.
Au total, une somme de 100 000 $ a été reçue de sources anonymes pour le projet.