Chef(s) de projet: Thiery Alavo
Problème
L’utilisation intensive des insecticides chimiques contre les moustiques a conduit à l’apparition d’une résistance étendue aux insecticides au Bénin.
Il y a un besoin urgent pour que les programmes de lutte contre le paludisme adoptent des approches mieux intégrées de contrôle des moustiques qui incluent des solutions non chimiques durables.
Une stratégie consiste à utiliser le nématode parasite de l’insecte, Romanomermis iyengari, qui se développe à l’intérieur des larves de moustiques causant leur mort lorsque le parasite émerge.
Cependant, l’utilisation de ces nématodes en Afrique de l’Ouest a été entravée par la faiblesse des rendements de l’élevage dans du sable grossier, qui est le substrat communément utilisé en Amérique du Nord pour cette approche.
Solution
L’objectif du projet était de développer une procédure simple et rentable pour la production à grande échelle de Romanomermis iyengari devant être utilisés pour lutter contre les moustiques dans les régions pilotes et ainsi réduire considérablement la transmission du paludisme.
L’approche novatrice a consisté à élever des nématodes en utilisant des fibres de noix de coco comme substrat dans le réservoir d’élevage au lieu du gros sable.
La fibre de coir de la noix de coco est le matériau fibreux qui se trouve entre la coquille dure intérieure et la couche externe de la noix de coco. C’est un sous-produit de la transformation des noix de coco peu coûteux et largement disponible au Bénin.
Résultat
En utilisant cette méthode d’élevage, les rendements de nématodes ont augmenté suffisamment pour que l’on puisse les utiliser dans la lutte biologique contre les larves de moustiques qui transmettent le paludisme au Bénin.
Cette méthode d’élevage des nématodes pourrait faciliter leur distribution plus vaste pour lutter contre les vecteurs du paludisme en Afrique de l’Ouest. L’engagement d’institutions telles que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les ministères de la Santé des pays où le paludisme est endémique en Afrique subsaharienne) sera essentiel à cette fin.
Depuis que ce système d’élevage simple a été installé, 3 techniciens peuvent produire jusqu’à 150 millions de nématodes mensuellement. C’est une quantité suffisante pour supprimer les vecteurs du paludisme dans environ 75 000 mètres carrés de sites de reproduction à chaque mois.
Plusieurs conférences de presse ont été organisées pour annoncer les résultats de l’étude, qui ont été diffusés sur les chaînes de télévision nationales et internationales. Un documentaire de 16 minutes sur le projet a également été produit pour la Journée mondiale contre le paludisme en 2014.