Chef(s) de projet: Gail Webber
Problème
L’Organisation mondiale de la Santé estime que plus de 500 femmes meurent chaque jour en Afrique subsaharienne de causes évitables lors de la naissance de leur enfant, les hémorragies et les infections étant les deux principales causes de mortalité maternelle.
Dans une grande partie de l’Afrique, la majorité des femmes accouchent à la maison en raison des distances à parcourir, du coût et de contraintes culturelles.
Solution
Mis en œuvre en Tanzanie en 2012, ce projet a vérifié l’acceptabilité et la faisabilité de la distribution de misoprostol et d’érythromycine (pour prévenir les hémorragies et l’infection) aux femmes vivant dans les villages ruraux de la Tanzanie pour qu’elles puissent prendre ces médicaments immédiatement après l’accouchement si elles ne peuvent avoir accès aux services d’un établissement de santé.
Il y avait 3 composantes à la recherche :
· Une ‘autopsie verbale’ ou un sondage auprès des membres de la famille des femmes décédées pendant un accouchement entre 2007 et 2012.
· La distribution de misoprostol et d’érythromycine aux femmes des villages ruraux, avec des instructions sur la façon de les prendre immédiatement après l’accouchement, et des sondages auprès des femmes ayant utilisé ces médicaments.
· Des entrevues auprès d’un échantillon de femmes ayant participé à l’étude, en plus des infirmières des dispensaires et des sages-femmes traditionnelles ayant participé à des accouchements où les médicaments ont été utilisés.
Le projet a fourni du misoprostol et de l’érythromycine à 686 femmes ayant accouché dans le District de Rorya, en Tanzanie.
Résultat
Les résultats de l’étude indiquent que, dans la population étudiée, plus de 70 % des accouchements ont eu lieu dans les villages, soit à la maison de la femme, soit à la maison de la sage-femme traditionnelle (SFT), soit en chemin vers un établissement de santé.
De toutes les femmes interrogées, environ 90 % ont utilisé les médicaments fournis par l’étude (y compris certaines qui ont accouché au dispensaire où il n’y avait pas d’autres médicaments disponibles); les autre 10 % ont reçu de manière appropriée des médicaments injectables dans un établissement de soins de santé.
Les femmes, les infirmières des dispensaires et les SFT étaient très favorables au projet de recherche et elles ont indiqué que la fourniture de ces médicaments était une mesure positive pour aider à prévenir les décès maternels.
Le plan consiste à déployer le projet à plus grande échelle avec certaines modifications dans les districts ruraux de la région de Mara, en Tanzanie. Pour l’étape du déploiement à l’échelle, l’étude mettra l’accent sur l’éducation sanitaire des femmes, la distribution de misoprostol et de trousses de naissance (pour prévenir l’infection chez la mère et le bébé), et la fourniture de téléphones mobiles aux agents de santé communautaires pour qu’ils recueillent des données et assurent la surveillance des stocks des dispensaires.