Grands Défis Canada

Blog invité par Carolyn Culey, consultante en promotion des données, United for Global Mental Health

 Cette semaine, le Forum mondial sur les données se déroule à Hangzhou, en Chine, réunissant des experts des gouvernements, de la société civile, du milieu universitaire, des médias et au-delà de partout dans le monde. Le Forum comprend plusieurs séances traitant de l’innovation, du maintien de partenariats inclusifs, de l’établissement de la confiance et de l’éthique au niveau des données et de la maximisation de l’utilisation des données pour favoriser une meilleure prise de décision et un développement durable.

Bien que rien à l’ordre du jour ne porte spécifiquement sur la santé mentale, il est crucial d’assurer l’intégration complète des données sur la santé mentale dans des sujets et des thèmes de santé plus vastes. Suite à la pandémie de COVID-19, l’OMS a observé une augmentation de 25 % de l’anxiété et de la dépression dans le monde, les jeunes étant particulièrement touchés. Le troisième Rapport sur l’état mental du monde par Sapien Labs, qui est basé sur une enquête auprès de plus de 400 000 personnes dans 64 pays, confirme que les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans sont cinq fois plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé mentale que la génération de leurs grands-parents.

« De bonnes données sont le point de départ de bonnes décisions en matière de politiques et de programmes. Autrement, la santé mentale des enfants, des adolescents et des jeunes demeure un problème de santé publique largement méconnu et non traité. »

Globalement, on estime que 1 adolescent sur 7 vit avec un trouble mental, et le suicide est la quatrième cause de décès chez les 15-29 ans. Les jeunes aux prises avec des troubles de santé mentale sont vulnérables à divers problèmes tels que l’exclusion sociale, la discrimination, la stigmatisation et des problèmes de santé physique. Il est crucial de donner la priorité à la santé mentale des jeunes pour assurer leur bien-être à l’adolescence et à l’âge adulte.

Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), le manque de données et de preuves fiables sur la santé mentale et le bien-être des jeunes aggrave le problème. Des études suggèrent que seulement 6 % des données sur la prévalence des troubles mentaux concernent les jeunes. De bonnes données sont le point de départ de bonnes décisions en matière de politiques et de programmes. Autrement, la santé mentale des enfants, des adolescents et des jeunes demeure un problème de santé publique largement méconnu et non traité.

En réponse, Being ‒ une initiative internationale en santé mentale ‒ financera de recherches et des approches innovantes pour aider à améliorer le bien-être mental des jeunes âgés de 10 à 24 ans dans les PRFI.

Being se concentre sur 13 pays prioritaires et adopte une approche fondée sur des données et des preuves pour comprendre les lacunes et les possibilités et promouvoir l’échange de nouvelles données. Le but? Aider à susciter des changements durables dans les programmes, la recherche et les politiques axés sur la santé mentale et le bien-être des jeunes. Dans un premier temps, les partenaires de Being procèdent à une analyse de la situation, compilent les données et les preuves disponibles dans chaque pays prioritaire, et s’est engagé dans des consultations avec les parties prenantes et la recherche d’un consensus avec les jeunes en vue de définir les recherches prioritaires et les besoins de financement pour leur bien-être mental.

Being et ses partenaires prévoient de partager leurs premières données et preuves sur la question importante mais négligée de la santé mentale des jeunes lors du prochain Forum mondial sur les données, provisoirement prévu en Colombie à la fin de 2024.

Being est hébergé par Grands Défis Canada en partenariat avec la Fondation Botnar, United for Global Mental Health, Affaires mondiales Canada et le ministère de la Santé et des Affaires sociales du Royaume-Uni utilisant l’aide du Royaume-Uni par l’intermédiaire du National Institute for Health and Care Research. L’initiative est également guidée par un groupe de conseillers jeunesse ayant une expérience vécue.