Chef(s) de projet: Afra Nuwasiima
Problème
En Ouganda, les personnes vivant dans les bidonvilles en milieu urbain ont peu recours aux services de planification familiale. Des obstacles tels que le coût élevé des services dans les cliniques privées, les temps d’attente et les longs trajets vers les établissements de santé publics continuent d’empêcher les groupes marginalisés d’utiliser les services de planification familiale.
Ces problèmes ont fait en sorte que les soins de suivi sont inexistants et qu’il y a peu de sensibilisation concernant les services complets de planification familiale.
Solution
Le projet a étudié l’acceptabilité, la facilité d’utilisation et le rapport coût-efficacité d’une carte gratuite de prestations de planification familiale utilisée comme mesure incitative pour accroître l’utilisation de la planification familiale chez les personnes vivant dans des bidonvilles en milieu urbain.
L’étude a fait appel à une conception quasi expérimentale pour évaluer l’efficacité du programme et pour en mesurer l’impact économique.
Un partenariat a été établi avec la compagnie d’assurance locale pour concevoir et gérer le système de CPPF. On a fait appel à un réseau de cliniques situées dans le quartier des bidonvilles pour dispenser les services requis.
Dix agents de santé communautaire (ASC) ont ensuite été recrutés et formés pour fournir des services de planification familiale, et organiser des campagnes de planification familiale en faisant du porte-à-porte.
203 femmes et 23 hommes ont reçu des cartes de prestations pour accéder gratuitement aux services de planification familiale.
Résultat
La CPPF a affiché un taux d’acceptation élevé (93 %), 7 % des personnes seulement ayant refusé les cartes. Les raisons du refus étaient les suivantes : rapports sexuels peu fréquents (30 %), désir de tomber enceinte (20 %) et manque d’intérêt (20 %).
Après 6 mois, 72 % des personnes à qui l’on a délivré une carte ont déclaré avoir eu recours à un service de planification familiale au moins une fois. L’utilisation de la carte était plus élevée chez les femmes (72 %) que chez les hommes (50 %).
Les cartes ont été utilisées pour obtenir des contraceptifs injectables et oraux, des implants, des tests de grossesse et de dépistage du VIH. L’utilisation des contraceptifs a augmenté globalement dans une proportion de 16 %, tandis que l’espacement des naissances s’est amélioré chez les femmes.
L’étude a révélé que les utilisatrices de méthodes contraceptives à court terme étaient 11 fois plus susceptibles d’arrêter d’utiliser les CPPF que celles qui utilisaient des méthodes à long terme.
Le programme a été jugé d’un bon rapport coût-efficacité et a suscité l’intérêt d’entreprises locales qui pourraient être disposées à s’engager à fournir une aide en espèces et en nature.