Chef(s) de projet: Patricia Garcia
Problème
Il y a plus d’un demi-million de cas de cancer du col utérin et 270 000 décès causés par cette maladie annuellement dans le monde. Au minimum, neuf décès sur dix causés par le cancer du col de l’utérus surviennent dans des pays en développement, comme le Pérou, où il est la principale cause de décès par cancer chez les femmes.
Bien que le test Pap soit utilisé au Pérou pour le dépistage, il a une faible couverture, une faible sensibilité, une reproductibilité médiocre et, bien souvent, des retards dans l’obtention des résultats.
Le virus du papillome humain (VPH) a été identifié comme agent causal du cancer du col utérin; plusieurs tests moléculaires très sensibles peuvent détecter l’infection du col utérin par le VPH et sont considérés en vue de remplacer les tests fondés sur la cytologie dans le processus de détection précoce.
La majorité des infections causées par le VPH entrent en rémission spontanément et ne progressent pas vers un cancer du col utérin, ce qui signifie que la détection de l’infection au VPH par un test moléculaire ne conduirait pas à un diagnostic définitif, mais serait plutôt simplement une indication que des tests supplémentaires (un test Pap ou une colposcopie) sont nécessaires.
Solution
Le but de ce projet était d’évaluer la faisabilité d’un modèle de dépistage du cancer du col utérin à Ventanilla, Callao, au Pérou, comportant la participation de leaders féminines de la collectivité et l’utilisation de tests à domicile avec du matériel d’auto-échantillonnage (pour étendre la couverture du dépistage), ainsi que de nouveaux tests de détection du VPH.
Cinquante-neuf femmes ont été formées comme leaders pour la distribution des trousses d’auto-examen. Ces leaders ont reçu une formation sur le cancer du col utérin, la collecte d’échantillons, l’enregistrement des données et la communication efficace. Elles ont été formées pour offrir un test à des femmes âgées de 25 à 59 ans qui ont accepté de participer au programme et avaient la capacité de donner leur consentement éclairé à cette fin.
Dans le cadre du projet, 2090 femmes ont été testées pour le VPH en utilisant careHPV, un test commercialisé par Qiagen Inc.
Les femmes ont procédé à un autotest à la maison, et les tests ont ensuite été envoyés à un laboratoire pour être analysés; les résultats ont été communiqués par SMS et appel téléphonique.
Si les résultats étaient négatifs, on conseillait aux femmes de subir un test Pap dans un an, tandis que tous les tests ayant produit des résultats positifs ont fait l’objet d’un suivi.
Résultat
Des 2090 femmes dépistées, 12,8 %, soit 266 femmes, ont produit un test positif pour l’infection au VPH. Le délai moyen entre la distribution des trousses et les examens en laboratoire était de 10 jours.
Au total, 260 femmes ayant reçu un diagnostic positif ont été suivies et 252 ont consenti à subir une colposcopie, un test Pap et une biopsie. En outre, 179 femmes ayant reçu un diagnostic négatif ont été suivies au moyen d’une colposcopie, d’un test Pap et d’une biopsie.
Parmi ces 431 femmes (à la fois celles ayant reçu un diagnostic positif pour le VPH et celles ayant reçu un diagnostic négatif), 49 femmes avaient soit des lésions de haut grade, un cancer in situ ou d’autres adénocarcinomes. Au total, 37 ont été traitées par cryothérapie, tandis que 12 ont été traitées par d’autres procédures (LEEP, hystérectomie et/ou radiothérapie).
Le projet a reçu un soutien et des fonds supplémentaires (10 000 $) du Weill Cornell Medical College pour l’achat d’un colposcope destiné au Centre de santé Bahia Blanca.