Chef(s) de projet: David Ayuku
Problème
On estime que 10 à 20 % des jeunes souffrent de troubles de santé mentale et, dans les pays en développement, les services de santé mentale sont rares. Ainsi, au Kenya, il n’y a que 0,19 psychiatre pour 100 000 habitants.
Pour traiter un enfant ou un adolescent éprouvant des problèmes de santé mentale, il faut aussi traiter la famille; les interventions individuelles ne suffisent pas parce que, bien souvent, des conflits familiaux sont parmi les causes profondes des symptômes.
Solution
Ce projet a développé et appliqué une nouvelle intervention de thérapie familiale dans des collectivités à faibles ressources au Kenya en responsabilisant des chefs de village et des leaders religieux – ceux qui sont déjà sollicités par les membres de la collectivité pour aider à résoudre des conflits familiaux et les problèmes de santé mentale des enfants – pour qu’ils agissent comme fournisseurs de soins.
Plus précisément, l’équipe du projet a réalisé les activités suivantes :
· La conception d’une intervention basée sur des stratégies de thérapie familiale simples, mais éprouvées, adaptées à la culture et aux pratiques locales au Kenya – l’intervention a été appelée Tuko Pamoja (« nous sommes ensemble » en Kiswahili) – ainsi qu’un manuel qui décrit le processus en 10 étapes;
· Le développement d’un outil d’aide technique basé sur un téléphone mobile pour fournir un soutien multimédia aux conseillers;
· La formation de conseillers laïcs pour la prestation de la thérapie familiale;
· La réalisation d’une étude pilote à l’aide de méthodes quantitatives et qualitatives pour évaluer :
o les résultats de la mise en œuvre : quel a été le succès du modèle des conseillers laïcs?
o Les résultats cliniques : les familles participantes ont-elles connu des changements?
· La tenue d’ateliers pour élaborer des modèles de déploiement à l’échelle avec 29 administrateurs d’église et leaders locaux, lesquels ont fait ressortir des idées pour une diffusion durable à grande échelle dans les églises du Kenya.
Au total, 14 conseillers laïcs ont été recrutés et formés. Ils ont ensuite inscrit 14 familles (36 personnes) de leur collectivité. Celles-ci comprenaient 12 adolescents et 23 soignants.
Une évaluation de la méthode mixte a ensuite été réalisée.
Résultat
Dans une évaluation des 14 familles, tant les soignants que les enfants ont rapporté des effets positifs et des exemples spécifiques de changements qu’ils ont vécus dans la « vie réelle ».
Des changements ont été signalés dans les domaines suivants : fonctionnement général de la famille, relations parent-enfant, qualité de la relation conjugale et de la santé mentale de la personne.
À la suite de ce projet, l’équipe a obtenu un financement supplémentaire pour mener des travaux connexes au MOI par les biais de partenaires de l’Université Duke.
Le projet a permis à l’équipe de formaliser la collaboration avec l’Association des Pasteurs Eldoret et l’administration de l’Africa Inland Church, l’une des plus grandes confessions religieuses au pays.
L’équipe du projet prévoit déployer à l’échelle cette innovation dans 30 églises à travers le pays et procéder à un essai contrôlé randomisé. Elle est actuellement à la recherche d’un financement de déploiement à l’échelle.