Chef(s) de projet: Isaac Bogoch
Problème
En dépit de l’intensification des efforts de lutte, on estime que 438 000 personnes sont mortes du paludisme en 2015; 90% de ces décès sont survenus en Afrique sub-saharienne, et les autres en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé l’initiative « T3 : Tester, Traiter, suivre à la Trace » lors de la Journée mondiale contre le paludisme en 2012, avec l’objectif d’accroître les diagnostics, les traitements et les systèmes de surveillance dans les pays où le paludisme est endémique.
Un principe central de cette initiative tourne autour de l’accès universel à un diagnostic du paludisme de qualité, avec des tests de diagnostic rapide (TDR) et la microscopie.
Contrairement aux TDR, la microscopie offre une capacité différenciation et de quantification des diagnostics de paludisme, mais des questions se posent autour du manque généralisé de disponibilité, du mauvais entretien des microscopes et de la formation des analystes en microscopie dans les zones d’endémie du paludisme.
La microscopie optique portable, qui utilise des dispositifs optiques compacts et la téléphonie mobile, peut améliorer la qualité des soins de santé dans les milieux où les ressources sont limitées en permettant l’accès à des outils de diagnostic rapide et précis.
Solution
Le projet visait à utiliser des microscopes portables sur téléphones mobiles pour diagnostiquer le paludisme, la schistosomiase et les infections protozoaires intestinales, et de faire des essais en « situation réelle », dans un contexte de santé publique.
L’objectif était de fournir un test de laboratoire portable, de qualité, dans les régions rurales, éloignées ou mal desservies, plutôt que de transporter les personnes malades ou des échantillons jusqu’à des laboratoires de référence lointains.
Des techniciens de laboratoires locaux ont été formés pour faire fonctionner deux appareils de diagnostic portables (le microscope Newton Nm1 relié à un téléphone mobile et une version à pince du Cell Scope monté sur un téléphone mobile).
Le Newton Nm1 relié à un téléphone mobile a été comparé à la microscopie optique classique pour la détection de Plasmodium falciparum dans une étude transversale menée dans des régions rurales de la Côte d’Ivoire.
Résultat
Des films de sang épais, teinté avec un colorant Giemsa, provenant de 223 personnes ont été préparés et examinés par des techniciens de laboratoire locaux sur les deux microscopes à grossissement de 1000× avec de l’huile. Des 223 échantillons, 162 (72,6 %) ont donné un résultat positif pour le P. falciparum. La sensibilité et la spécificité étaient de 80,2 % et de 100 %, respectivement.
L’étude a démontré que le microscope portable Newton Nm1 relié à un téléphone mobile possède d’excellentes caractéristiques d’exploitation, tel qu’utilisé par des techniciens de laboratoire ivoiriens ayant reçu une formation d’une demi-journée.
L’équipe a été en mesure de former ces techniciens sur la façon d’utiliser les appareils pour faire des diagnostics sans l’appui de l’équipe de recherche.
Les techniciens de laboratoire locaux ont estimé qu’ils pourraient commencer à utiliser ces appareils dans leur travail quotidien; le microscope portable relié à un téléphone mobile pourrait être utilisé couramment dans le cadre d’un programme de dépistage du paludisme au niveau communautaire pour obtenir des diagnostics précis.
Des connaissances sur le projet ont été publiées, et l’équipe a demandé un financement supplémentaire afin de procéder à d’autres études de validation.