Chef(s) de projet: Allan Kember
Problème
Un rapport de 2009 de l’Organisation mondiale de la Santé indiquait qu’il y avait 2,6 millions de mortinaissances annuellement dans le monde, 98 % des cas survenant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), avec les concentrations les plus élevées en Afrique sub-saharienne. En outre, chaque année, plus de 20 millions de bébés naissent avec un faible poids à la naissance (FPN), dont 96 % dans les PRFI, avec les concentrations les plus élevées en Asie et en Afrique.
Des recherches indiquent que le fait de dormir sur le dos en fin de grossesse (28 à 40 semaines de gestation) est significativement associé à l’accouchement d’un bébé FPN ou une mortinaissance.
Solution
L’équipe a inventé un dispositif en forme de ceinture, simple et portable – appelé « PrenaBelt » – destiné à être porté par les femmes enceintes pendant leur sommeil afin de réduire le risque de mortinaissance et de FPN. La PrenaBelt vise à modifier la position de sommeil en limitant le temps qu’une femme enceinte passe à dormir sur le dos. La ceinture renferme des boules arrondies et applique de légers points de pression lorsque la femme se repose sur le dos, incitant son corps à rechercher une position couchée vers le côté.
Le projet comprenait deux essais contrôlés randomisés.
Au Canada, l’équipe a étudié l’efficacité de la PrenaBelt à réduire le temps passé par la femme à dormir sur le dos au cours du troisième trimestre. Au Ghana, l’équipe a étudié les effets de l’utilisation de la PrenaBelt sur le poids à la naissance.
Au Canada, l’essai PrenaBelt mené à Halifax a consisté en une étude de sommeil croisée, randomisée à simulation contrôlée en triple aveugle s’étendant sur deux nuits avec 20 femmes enceintes en bonne santé. La PrenaBelt simulée était un dispositif ressemblant à la PrenaBelt mais qui ne provoquait pas de points de pression.
Au Ghana, l’essai PrenaBelt Ghana a consisté en un essai contrôlé randomisé, à simulation contrôlée en double aveugle avec 200 femmes enceintes en bonne santé. Au total, 94 participantes du groupe de traitement et 87 participantes du groupe témoin ont terminé l’essai.
Résultat
L’analyse provisoire de l’essai mené au Canada avec 14 sujets indique que les participantes portant la PrenaBelt ont passé moins de temps sur le dos la nuit, en comparaison de celles qui portaient la PrenaBelt simulée, la différence étant statistiquement significative.
Les résultats pour la sécurité de la PrenaBelt qui ressortent de l’essai mené au Ghana montrent que son utilisation est sécuritaire. Cependant, pour l’indicateur principal (le poids à la naissance) et les indicateurs secondaires (petit pour l’âge gestationnel, faible poids à la naissance, âge gestationnel à l’accouchement, sexe, mode d’accouchement, prématurité, mortinaissance), il n’y avait pas de différence entre le groupe d’étude et le groupe témoin.
L’équipe du projet est d’avis que la conception de l’étude pourrait avoir donné lieu à des facteurs de confusion qui risquent d’avoir eu une influence sur le comportement de sommeil, indépendamment de l’assignation à un groupe de traitement.
Une étude similaire menée par l’équipe en Australie a également donné des résultats positifs pour la mère et le fœtus.
Les découvertes scientifiques et les innovations technologiques seront intégrées dans un modèle d’entreprise sociale qui permettra le déploiement à l’échelle et favorisera la durabilité dans les pays développés et en développement.