Chef(s) de projet: Denise Buchner
Problème
Dans de nombreux pays, les fournisseurs de soins de santé du secteur privé, y compris les pharmacies informelles, sont régulièrement consultés lorsque la maladie frappe.
L’OMS estime qu’entre 30 et 70 % des enfants fébriles dans les pays en développement sont traités dans le secteur privé, y compris les boutiques de médicaments.
D’autres études indiquent qu’entre 39 et 53 % des personnes qui cherchent un traitement pour une maladie consultent un fournisseur privé en premier lieu, y compris les vendeurs de marchandises diverses, les pharmacies, les fournisseurs à but lucratif et les vendeurs de médicaments.
De nombreux fournisseurs du secteur privé n’ont pas de licence et ne sont soumis à aucune surveillance. Ils diagnostiquent souvent les maladies incorrectement, vendent des doses réduites de médicaments, des médicaments périmés et des médicaments non recommandés par les directives nationales.
Solution
L’objectif du projet était d’évaluer la faisabilité d’implanter la Gestion communautaire intégrée des cas (GCIC) pour les maladies infantiles dans des boutiques de médicaments sans permis en Ouganda.
Recourir aux vendeurs de médicaments privés pour diagnostiquer et traiter des maladies infantiles courantes pourrait constituer une méthode durable de GCIC en vue de réduire la mortalité infantile et favoriser la réglementation et l’enregistrement des boutiques de médicaments.
La GCIC est actuellement assurée par les agents de santé communautaires (ASC), qui sont formés pour reconnaître la diarrhée sans complications, le paludisme et la pneumonie, et pour donner les traitements appropriés.
La GCIC dans les boutiques de médicaments – dont les propriétaires ont souvent fait des études secondaires – pourrait être un modèle durable de prestation des soins de santé en Ouganda rural avec un potentiel d’amélioration de la santé comparable à celui démontré par la GCIC que dispensent les ASC.
Le district de Kamuli a été choisi pour ce projet car il est reculé et comprend de nombreux secteurs qui sont éloignés des centres de santé.
L’équipe du projet a cartographié 215 boutiques de médicaments, dont 126 n’avaient pas de permis, et sélectionné 12 propriétaires de boutiques de médicaments pour recevoir une formation.
Résultat
Après six mois de GCIC, les boutiques de médicaments participant à l’intervention démontraient une amélioration remarquable dans le traitement approprié de la fièvre, de la toux et de la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans par rapport au niveau de référence.
Ainsi, 73,3 % (n = 300) des enfants ayant de la fièvre ont été soumis à un TDR (test de diagnostic rapide) pour le paludisme, comparativement à 0,6 % au départ, y compris une augmentation remarquable des diagnostics précis parmi les enfants atteints d’une fièvre.
Parmi les enfants dont le TDR a donné un résultat positif, 88,2 % ont reçu une sorte de thérapie à l’artémisinine (TA) contre seulement la moitié des enfants ayant un TDR positif qui ont reçu un quelconque TA au niveau de référence.
En outre, la formation a réduit le nombre de cas où les patients ont reçu le mauvais médicament ou même aucun médicament.
Le traitement actuellement recommandé pour une pneumonie présumée chez les enfants de moins de cinq ans est l’amoxicilline. Au départ seulement 16,3 % des enfants atteints de pneumonie recevaient une quelconque thérapie à l’amoxicilline, mais après l’intervention la proportion avait atteint 66,1%.
L’équipe envisage de déployer le projet dans le district de Kamuli et au-delà en Ouganda. Elle prépare également des manuscrits pour diffuser de l’information sur le projet.