Chef(s) de projet: Bunpote Siridechadilok
Problème
La dengue, dont on estime le nombre de cas d’infection à 100 millions par année, constitue une menace sérieuse pour la santé publique dans la plupart des pays tropicaux et subtropicaux.
Malgré un travail intensif, il n’existe toujours pas de vaccin pour assurer une protection contre l’infection causée par l’un des quatre sérotypes du virus de la dengue.
Le développement d’un vaccin contre la dengue fait face à des défis uniques parce que les quatre sérotypes de la dengue circulent dans le monde et que l’infection par un des sérotypes confère une protection à vie contre la réinfection par le même sérotype, mais seulement une protection à court terme contre les trois autres sérotypes.
En outre, la dengue est unique dans la mesure où les infections séquentielles par différents sérotypes augmentent le risque de contracter une maladie grave et potentiellement mortelle.
Un vaccin sécuritaire et efficace contre la dengue doit être tétravalent et induire une protection élevée et de longue durée contre les quatre sérotypes à la fois afin d’éviter le risque de sensibilisation de la personne vaccinée à une maladie grave.
Les techniques habituelles d’élaboration de virus ne peuvent produire qu’un petit nombre de mutants du virus à la fois et avec un groupe restreint de mutants disponibles pour l’analyse, les chances de trouver des vaccins candidats sont limitées.
Solution
L’équipe du projet espérait combiner un nouvel outil d’élaboration de virus avec les analyses à haut débit existantes pour permettre la recherche efficace de nouveaux vaccins candidats contre la dengue.
L’objectif était de créer un groupe de virus mutants au moins 100 000 fois plus important que celui obtenu par les techniques classiques.
Plus précisément, les chercheurs ont voulu dériver des vaccins candidats contre la dengue par dépistage à haut débit fonctionnel de la bibliothèque dengue-virus (DENV) pour obtenir des mutants sensibilisés au gène humain STAT2.
Le gène humain STAT2 est un régulateur de transcription maître qui propage la réponse antivirale de l’interféron et est antagonisé par le DENV naturel. Ainsi, ces mutants pourraient servir de souches de DENV atténuées qui pourraient être développées en vaccin.
Résultat
Le projet n’a pas réussi à obtenir de mutants DENV sensibilisés spécifiquement à la surexpression de STAT2 (et non d’autres gènes anti-dengue).
Plusieurs difficultés techniques ont été rencontrées en mettant en place toutes les composantes utilisées dans le système de dépistage et en tentant de résoudre des problèmes de coût et de ressources.
L’équipe du projet a été en mesure d’établir le virus rapporteur et la cellule stable qui surexprime STAT2. La cellule et le système rapporteur ont été en mesure de répliquer la suppression du virus de la dengue lors de la surexpression de STAT2. Au cours de ce projet, l’équipe a également pu réduire le coût de l’assemblage de l’ADN pour permettre l’assemblage de l’ADN à grande échelle.
L’équipe croit qu’il y a des domaines de la recherche future à explorer, y compris :
· la caractérisation des mutants isolés pour vérifier leur aptitude à devenir des vaccins candidats pour un essai;
· l’analyse des mutations identifiées et la vérification de ces mutations chez d’autres sérotypes;
· l’application de cette technique pour isoler des variantes de DENV qui sont atténuées par rapport aux autres gènes antiviraux identifiés dans les études antérieures;
· l’application de la technique pour dériver un DENV résistant à un système d’interféron de souris.