Chef(s) de projet: Yahya Derua
Problème
La filariose lymphatique est une infection filaire chronique transmise par des moustiques. La maladie est causée par un nématode parasite appelé Wuchereria bancrofti. En Tanzanie, Culex quinquefasciatus est un important vecteur et est aussi considéré comme le plus important moustique nuisible. En raison de sa tolérance aux insecticides les moustiquaires imprégnées d’insecticide se sont avérées inefficaces dans la lutte contre le moustique.
Solution
Le projet, réalisé en Tanzanie, consistait à introduire un attractant oviposition naturel provenant d’une infusion d’herbe pour attirer des Cx quinquefasciatus gravides à se reproduire dans des sites traités avec un biolarvicide, ce qui entraverait son développement aux stades immatures des œufs et des larves.
Dans les sites étudiés, des expériences ont été menées pour déterminer l’abondance des moustiques et les indices de transmission de Wuchereria bancrofti.
Les expériences visant à attirer et à tuer les moustiques ont été faites à l’aide d’une infusion d’herbe comme attractant oviposition et d’un extrait de gâteau de graines de neem comme biolarvicide.
Les résultats ont montré que Culex quinquefasciatus était le moustique le plus abondant capturé, représentant 90,3 % (n=38 655) de tous les moustiques recueillis.
Un Cx quinquefasciatus sur 1400 disséqués pour une infection filaire était porteur d’un parasite infectieux causant la filariose lymphatique. En utilisant la technique de la réaction en chaîne par polymérase (RCP), on a trouvé que, sur 324 échantillons (de 25 moustiques chacun) testés, 113 étaient infectés avec au moins un parasite au stade larvaire. Utilisant le programme Poolscreen, on a estimé que le taux d’infection filaire dans le vecteur était de 1,7 %.
Ces résultats indiquent que la transmission de la filariose lymphatique se poursuit malgré les neuf rondes d’administration généralisée de médicaments pour contrôler la maladie dans la région. Fait intéressant, on a aussi observé que le neem (utilisé comme biolarvicide) était un attractant potentiel de Culex quinquefasciatus gravides. Les deux formulations sont demeurées efficaces pendant deux semaines.
Résultat
La recherche a montré qu’une combinaison d’extrait de gâteau de graines de neem comme biolarvicide et d’une infusion d’herbe en guise d’attractant avait le potentiel d’attirer les moustiques Culex quinquefasciatus gravides pour qu’ils déposent leurs œufs dans les sites traités et de prévenir l’éclosion de ces œufs.
Le projet de recherche a contribué à renforcer la capacité des chercheurs et des professionnels de la santé locaux.
Les conclusions ont été partagées avec le Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées.
L’équipe du projet prévoit collaborer avec ISCA Technologies, qui est basée aux États-Unis, les ministères de la Santé, de l’Agriculture, de l’Environnement et des Finances, l’Organisation mondiale de la Santé, les conseils de district respectifs et les communautés pour poursuivre la validation des produits. Cela qui nécessitera environ 25 000 $ pour la mise en œuvre.