Chef(s) de projet: Karen Yeates
Problème
Le cancer du col tue environ 270 000 femmes chaque année et 85 % de ces cas se produisent dans le monde en développement. En Afrique subsaharienne, les femmes meurent du cancer du col utérin à un taux 10 fois plus élevé que dans les pays développés en raison de l’absence de détection précoce.
S’il est dépisté tôt, le cancer du col utérin est tout à fait guérissable grâce à des traitements simples comme la cryothérapie qui peuvent être fournis par une infirmière qualifiée.
Les programmes de dépistage du cancer du col utérin utilisent l’inspection visuelle à l’acide acétique (IVA) comme méthode de dépistage en milieu peu doté en ressources. Cette méthode comprend la formation de fournisseurs de soins de santé autres que les médecins pour permettre un dépistage plus généralisé au niveau de la collectivité. Les programmes d’IVA font face à des défis, en particulier maintenir les compétences des fournisseurs de soins et offrir un service de mentorat et une supervision à l’appui des fournisseurs nouvellement formés. Ces programmes sont coûteux et cela a un impact sur la capacité des pays à faibles ressources de déployer ces programmes à l’échelle de manière efficace en assurant un dépistage de qualité.
Solution
Réalisé en Tanzanie, le projet Kilimandjaro d’examen du col utérin était une étude d’efficacité visant à vérifier :
· L’utilisation d’images provenant de l’appareil photo d’un téléphone intelligent pour améliorer l’inspection visuelle à l’acide acétique (la méthode actuellement utilisée pour le dépistage du cancer du col utérin dans les milieux peu dotés en ressources) pour encadrer et former les préposés au dépistage du cancer du col de l’utérus. Cette méthode d’IVA améliorée sur le téléphone intelligent (SEVIA) permet aux préposés au dépistage du cancer du col utérin nouvellement formés de partager des images utérines et leur plan de diagnostic et de traitement avec des examinateurs experts se trouvant dans des lieux éloignés. Cela réduit le besoin d’une coûteuse supervision de soutien et de mentorat où les formateurs ou les préposés au dépistage doivent se rendre sur les sites cliniques pour s’assurer que les fournisseurs formés dispensent des services de haute qualité
Résultat
L’étude pilote a montré que les préposé au dépistage du cancer du col de l’utérus ont été en mesure d’apprendre rapidement comment obtenir des images de haute qualité après avoir effectué une IVA. Les images ont été partagées par le biais d’une application installée sur le téléphone mobile avec des examinateurs experts situés dans un endroit éloigné. Entre le diagnostic du préposé et celui de l’examinateur, on a observé une concordance de plus de 95 % un mois après le lancement du programme. Les préposés ont reçu des commentaires « en temps réel » alors qu’ils procédaient au dépistage sur des patientes, ce qui facilité les décisions de traitement et a permis aux préposés de « dépister et traiter » au moment même où la femme était examinée.
Le projet Kilimandjaro de dépistage du cancer du col utérin a été un énorme succès. Le volet de renforcement des capacités et de mobilisation des infirmières formées sur le site semi-rural partenaire du projet a mené à l’élaboration d’un programme solidement établi de dépistage du cancer du col utérin qui se poursuivra au-delà de la durée de la subvention actuelle.
Les chercheurs ont l’intention d’étendre le programme dans la région du Kilimandjaro et/ou potentiellement à d’autres sites de formation en Afrique. Ils prévoient former plus de 80 préposés dans plus de 40 établissements de santé à l’aide d’une application personnalisée sur téléphone intelligent nouvellement conçue pour faciliter le partage d’images utérines et des plans de traitement entre les préposés au dépistage et des experts examinateurs/formateurs.